Deux erreurs de casting qui vont coûter cher à la fédération. Les responsables de la Fédération algérienne de football (FAF) ne semblent pas retenir les leçons. La nouvelle composante a déjà épinglé dans son escarcelle un deuxième entraîneur, maintenant que l'épisode Rabah Madjer est bel et bien terminé. Il faut dire que les sélectionneurs coûtent très cher à la FAF sans pour autant pouvoir en bénéficier réellement. Pour les deux coaches déjà "consommés" par la direction de Kheireddine Zetchi, cette dernière devrait payer le prix fort de ses décisions prises à la hâte. Cela avait commencé avec la désignation de l'Espagnol Lucas Alcaraz, un inconnu au bataillon, mais qui touchait un gros salaire situé aux environs de 60 000 euros/mois. À titre comparatif et loin d'avoir la même notoriété, Alcaraz percevait pratiquement le même salaire qu'Hervé Renard au Maroc, qui est de 70 000 euros/mois. Sans aucune performance au palmarès, Alcaraz est mieux payé que de nombreux coaches de sélections africaines, qui ont réussi l'exploit d'emmener leur équipe au Mondial, à l'image du Franco-Allemand Gernot Rohr avec le Nigeria, qui perçoit 42 000 euros/mois, du Tunisien Nabil Maâloul avec 30 000 euros/mois ou encore le Sénégalais Aliou Cissé, le moins bien payé parmi les 32 qualifiés avec 20 000 euros/mois. Le limogeage va coûter une petite fortune à la FAF, puisque les négociations entre les deux parties sur le montant des indemnités de rupture de contrat, pour lui et ses deux adjoints, n'ont pas abouti. L'entraîneur a eu recours à la FIFA pour réclamer à la FAF 21 mois de salaires, soit 1,26 million d'euros, en plus des indemnités de ses deux adjoints qui percevaient 5000 euros chacun, puisque son contrat court jusqu'à la Coupe d'Afrique des nations 2019. À ces chiffres hallucinants, on pourrait ajouter les 6 mois de salaire perçus par le coach espagnol et ses subalternes 420 000 euros (360 000 pour Alcaraz + 60 000 euros pour ses deux adjoints), on pourrait avancer que la facture a été vraiment salée. Et comme on apprend très mal à la FAF, vient s'ajouter le cas de Madjer et de ses deux adjoints Ighil et Menad. Les responsables de la Fédération ont offert un salaire cumulé aux membres du staff technique de 700 millions de centimes, soit un peu plus de 50 000 euros/mois pendant 8 mois pour des matches amicaux et des résultats catastrophiques. Au total, ce sont 400 000 euros jetés par la fenêtre. Avec une petite opération de calcul, si Alcaraz obtient gain de cause (très envisageable), il aurait coûté environ 1,5 million d'euros, plus le coût du staff de Madjer qui est d'environ 400 000 euros, le total est de 2 millions d'euros pour les résultats que l'on connaît. Alors que la FAF peut se permettre de donner 2 millions d'euros pour zéro résultat, on peut dire que le futur sélectionneur national serait d'envergure. Le grand favori, le Bosnien Vahid Halilhodzic, réclamé par la grande majorité des supporters algériens et dont les exigences financières ne se discutent pas en dessous de 150 000 euros/mois, semble dans les cordes de la FAF. Il faut savoir que si la FAF recrute l'ancien coach des Verts à ce prix, il aurait ainsi doublé son salaire, lui qui percevrait 65 000 euros par mois lors de son dernier passage. M. A.