Le FMI contredit les options du gouvernement algérien en matière de financement et lui suggère de les abandonner et de chercher des solutions alternatives. Dans son dernier rapport sur la situation économique en Algérie, le Fonds monétaire international (FMI) suggère, en lieu et place du financement non conventionnel, de développer des solutions alternatives pour la relance de la croissance, la résorption graduelle du déficit budgétaire et la diminution de la dette publique. Il recommande en fait à l'Algérie de désactiver l'outil de financement monétaire et d'établir un large éventail d'options de financements, notamment l'émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats publics-privés, des ventes d'actifs et d'emprunts extérieurs pour financer des projets d'investissements bien choisis. Le FMI présente des arguments en faveur de l'approche qu'il prône, estimant ainsi qu'une consolidation fiscale est possible en 2018 sans faire appel à un financement non conventionnel. De même, il souligne qu'une dépréciation graduelle des taux de change, une mesure à intégrer dans une politique monétaire plus globale et clairement définie devant permettre d'éliminer le marché parallèle des changes, serait de nature à opérer les ajustements nécessaires. En un mot, l'institution monétaire préconise une grande rigueur budgétaire et monétaire et une gestion financière saine et efficace. Dans le même temps, elle met en relief les effets découlant de la mise en œuvre de la planche à billets, invitant le gouvernement à réagir promptement si des problèmes d'inflation se font jour. Dans un récent rapport, le FMI a, du reste, considéré que le financement monétaire pourrait certes offrir un répit à l'économie à court terme, mais également faire peser des risques considérables sur les perspectives économiques. Il a souligné que cette approche aura comme conséquence probable d'exacerber les déséquilibres budgétaires et extérieurs, d'alimenter l'inflation, d'accélérer la diminution des réserves de change, d'aggraver les risques pour la stabilité financière et, en fin de compte, de ralentir la croissance. En résumé, la planche à billets risque de créer plus de problèmes qu'elle n'en réglera. L'institution multilatérale estime que la politique monétaire doit être indépendante et viser à maîtriser l'inflation. Elle a, dans ce document, déconseillé également le financement monétaire du déficit, mais si celui-ci se poursuit, elle a souligné la nécessité de mettre en place des mesures de sauvegarde pour en atténuer l'impact négatif, dont des limites temporelles et quantitatives. Les mesures recommandées par le Fonds monétaire internationale, l'Algérie ne semble pas pouvoir s'en accommoder. Dans son dernier rapport, le Fonds évoque cela, relevant que le gouvernement est convaincu que cette stratégie de financement est moins risquée que le recours aux emprunts extérieurs. L'Exécutif a, y est-il mentionné, expliqué au FMI que la Banque d'Algérie était en mesure de stériliser les liquidités injectées par le biais du financement monétaire et par conséquent contenir l'inflation. À bien des égards, l'Algérie, qui a subi l'ajustement structurel du FMI durant les années 1990, ne veut pas recourir au financement international, dira en substance le FMI. Youcef Salami