La manifestation vise à replacer l'Algérie dans le grand débat sur la ville intelligente, le transfert de savoir-faire à travers des contrats et à redonner confiance aux Algériens, à ses étudiants et à ses experts et partenaires. Dès la semaine prochaine, la capitale tournera au rythme des nouvelles technologies en abritant un événement d'envergure internationale, à savoir "Smart Cities Global Technology & Investment Summit 2018". Celui-ci interviendra les 27 et 28 juin prochains au Centre international des conventions (Club-des-Pins) avec un focus sur l'Afrique et les pays émergents. C'est, du moins, ce que nous a été indiqué par Mme Slimani, conseillère de Zoukh, wali d'Alger, et chef du projet Alger, ville intelligente sur le volet inhérent à l'investissement. Rencontrée jeudi, dans son bureau, notre interlocutrice nous a détaillé le programme de l'événement et ses objectifs avec beaucoup d'enthousiasme, révélant une entreprise d'envergure, mais surtout une organisation sans précédent où se côtoient, sans aucune barrière, administrateurs, techniciens, institutions, étudiants, universités, startup, sociétés de télécoms nationales et internationales, experts locaux et étrangers leaders économiques et politiques et décideurs, etc. Une initiative inédite dans les annales des télécoms qui est portée par la wilaya d'Alger sous la houlette de la présidence de la République. Mais ce qui, sans nul doute, lui donne plus de crédibilité réside dans le choix du partenaire qui assure la coorganisation, qui n'est autre que le prestigieux cabinet londonien TMT Finance Event. Ce dernier est connu pour être le principal fournisseur d'actualités et d'événements exclusifs sur les opportunités de fusion et acquisition, d'investissement, de financement et de conseil dans les télécommunications avec, notamment, un savoir-faire avéré en termes d'expansion des villes intelligentes. Reste à voir si cet effort titanesque, qui a nécessité, selon Mme Slimani, de nombreuses heures de travail et une grande mobilisation des uns et des autres avec, à leur tête, le comité ad hoc, sera suivi d'actions concrètes. Un hackathon et une compétition de start-up "Il existe un réel problème de communication", reconnaît Mme Slimani, qui explique : "L'Etat n'hésite pas à fournir les moyens nécessaires pour le développement technologique. Mais les étudiants ne savent pas à qui s'adresser et les administrations ne savent pas comment optimiser leurs efforts." Aussi, le projet "Alger Smart City" vise à fédérer les acteurs et les efforts pour l'émergence d'"une communauté intelligente". Pour ce faire, l'événement "Smart Cities Global Technology & Investment Summit 2018" sortira des sentiers battus à travers des ateliers vivant tout autour. Mme Slimani parlera alors d'"un hackathon qui rassemble un nombre important de développeurs pour faire de la programmation informatique sur un mode collaboratif et une compétition de start-up qui mettra en concurrence les entreprises naissantes les plus innovantes dans le domaine de la technologie". L'événement comptera aussi 3 000 participants issus de 39 pays et 16 institutions internationales dont le Fonds arabe de développement économique et social (Fades), la Banque islamique, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le Forum économique mondial. Ces deux derniers sont même attendus sur certaines annonces puisqu'ils sont censés continuer à accompagner le projet dans son intégralité. Il y aura aussi la Smart Africa qui regroupe 24 pays africains. L'événement sera financé par des sponsors avec des participants qui se prendront en charge par eux-mêmes. Il reste le cabinet TMT Finance qui sera payé par la wilaya et se fera également par le biais d'un sponsor. Participation précieuse de la diaspora algérienne Force est de constater que ce qui va assurer le succès de l'événement, si succès il y a, réside, entre autres, dans cet appel à la diaspora algérienne à l'étranger. Une reconnaissance de l'Algérie à ses fils qui, pour une raison ou une autre, se sont retrouvés à travailler loin de chez eux, mais qui n'hésitent pas à donner au pays le meilleur d'eux-mêmes lorsque cela s'avère nécessaire. C'est le cas de Riad Hartani qui a apposé son empreinte, avec brio, à la Silicon Valley, pour venir jouer un rôle-clé dans le projet "Alger Smart City", mais pas seulement. "Nous comptons beaucoup de bonnes volontés de notre diaspora algérienne", a insisté Mme Slimani, qui révèle qu'"une session sera dédiée à ce volet en marge de l'événement pour sortir avec des propositions d'investissement et de partenariat et, surtout, tisser des liens et des réseaux entre les compétences locales et étrangères". Une occasion aussi de permettre aux étudiants algériens d'être en contact avec les experts étrangers ou algériens établis à l'étranger et encourager notre matière grise à épanouir son génie au pays et non ailleurs. Mme Slimani évoque, alors, le développement du service en ligne, e-commerce, économie de partage, marketing digital, technologies vertes et le "Hub Tech", où peuvent être lancées ou se côtoyer les start-up de demain. D'où le but final auquel aspire le projet en question, qui n'est autre que la création d'un hub technologique. Nabila Saïdoun