Les intempéries enregistrées ces derniers jours dans plusieurs wilayas du pays n'ont pas été sans conséquence sur la production et le rendement des agriculteurs. Quelque 400 dossiers d'indemnisation ont été d'ailleurs traités et finalisés en une semaine par les différentes agences relevant de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) de janvier à avril 2018. Ce qui équivaut à un montant de 43 millions de dinars perçus par les exploitants agricoles qui ont déjà souscrit à un contrat d'assurance auprès de l'une des structures de cette caisse. Les céréales, la pomme de terre, la tomate... sont entre autres filières prises en charge par la CNMA. Pour l'exercice 2017, la CNMA a indemnisé l'équivalent de 7 milliards de dinars. Ce chiffre peut être considéré comme insignifiant mais l'on doit reconnaître que peu d'agriculteurs assurent leur activité au sein de la compagnie d'assurance propre au secteur de l'agriculture. Le directeur général de la CNMA, Cherif Benhabiles, parle de 26% seulement de l'ensemble des agriculteurs assurés. Si le taux de pénétration pour toutes les assurances, n'a pas dépassé les 0,8%, celui des assurances agricoles avoisine à peine les 0,2%. La CNMA, faut-il le souligner, détient plus de 80% du marché des assurances liées au secteur agricole. "Nous sommes leader dans l'assurance agricole", indique M. Benhabiles qui reconnaît, toutefois, que des efforts supplémentaires doivent être consentis pour cibler un nombre plus important d'agriculteurs et d'éleveurs. "Le fellah ne vient pas à la CNMA car il n'a pas trouvé un intérêt dans cette assurance. Il se dit à quoi bon, d'autant plus que c'est l'Etat qui indemnisera en cas de sinistres ou d'aléas climatiques", explique-t-il. Cependant, avec les méfaits de la crise, les pouvoirs publics incitent les agriculteurs à se rapprocher des agences de la CNMA afin d'assurer leur exploitation ou leur travail. Pour le DG, il faut réussir à convaincre les paysans à adhérer à cette démarche qui leur est bénéfique dans l'exercice de leur métier. Il faut, indique le DG de la CNMA, indemniser les clients dans des délais corrects. "Une indemnisation qui intervient dans un, deux ou trois ans, ce n'est pas sérieux", relève M. Benhabiles en marge d'une journée d'information organisée hier par la CNMA à l'Ecole nationale supérieure agronomique (Ensa). B. K.