Les violences entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs chrétiens qui ont éclaté au cours du weekend dans l'Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria, ont fait plus de 200 morts selon le gouverneur de l'Etat Simon Lalong. Dans un discours publié, hier, et adressé au président Muhammadu Buhari, M. Lalong a dit regretter la perte douloureuse de plus de 200 personnes, tuées par des membres présumés de l'ethnie peule dans une vague de violences intercommunautaires, qui a fait des centaines de morts depuis le début de l'année dans les Etats du centre du Nigeria. Le gouverneur de l'Etat du Plateau, une zone historiquement explosive entre les communautés chrétiennes et musulmanes, recevait, mardi, le président Buhari, fortement critiqué depuis plusieurs mois pour son inaction face à la crise qui cristallise toutes les tensions dans le pays. M. Buhari, ancien général originaire du Nord, a rejeté toutes les accusations selon lesquelles il soutenait la communauté peule et musulmane, parce que je leur ressemble. M. Lalong était parvenu jusqu'à présent à maintenir une paix relative dans l'Etat du Plateau et a dit s'inquiéter des attaques répétées qui donnent l'occasion à des éléments criminels engagés dans le vol de bétail, le pillage, le banditisme ou la contrebande d'armes de commettre ces crimes parmi les citoyens du Plateau. Les prochaines élections générales et présidentielle se tiendront en février 2019, et beaucoup s'inquiètent des récupérations de groupes criminels à des fins politiques, mais aussi de la tournure ethnique et religieuse que prend ce conflit, dont le premier enjeu est l'accès aux terres fertiles. R. I./Agences