Après un ralentissement en 2015 et 2016, en raison de l'impact de la baisse des prix du pétrole sur l'économie, le secteur des assurances a enregistré, une certaines reprise en 2017, avec un taux de progression de la production de 3%. À la fin du premier trimestre de l'année en cours, la production a augmenté de 8,6% comparativement à la même période de l'année 2017. "Ce qui est une bonne tendance et augure des perspectives de croissance plus élevées que celles des trois dernières années", a estimé, hier, le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), Brahim Djamel Kassali, lors d'une conférence de presse. Le chiffre d'affaires du marché des assurances est passé de 46 milliards de dinars en 2006 à 133,3 milliards de dinars en 2017, ce qui représente une moyenne annuelle de 11%. La crise économique qui frappe l'Algérie peut constituer une opportunité pour les compagnies d'assurances de sortir de la dépendance vis-à-vis du segment automobile et des grands projets de l'Etat. "Nous savons pertinemment que nous pouvons faire beaucoup mieux. Le chiffre d'affaires du marché des assurances peut être multiplié par deux dans quelques années si toutes les conditions sont réunies", a reconnu le président de l'UAR, estimant que "le potentiel assurantiel est énorme". M. Kassali a évoqué des niches qui ne sont pas suffisamment couvertes, notamment les risques simples. Le chiffre d'affaires de l'assurance catastrophes naturelles n'est pas à la hauteur du patrimoine immobilier dont dispose l'Algérie. Le P-DG de MacirVie, Mohamed-Hakim Soufi, a insisté sur l'élargissement des réseaux de commercialisation, en intégrant, entre autres, les notaires. La proposition a été soumise au ministère des Finances. L'image du secteur se joue aussi sur le délai des indemnisations. Le président de l'UAR a rappelé que sous l'effet d'une sinistralité importante dans la branche automobile et en l'absence de mécanismes adéquats, un stock de dossiers en suspens au titre des recours s'est constitué au fil des années. Le retard dans l'indemnisation des victimes a peu altéré l'image du secteur des assurances. Pour y remédier, les compagnies ont mis en place en 2015 et 2016 un dispositif technique visant la résorption des stocks de sinistres automobiles au titre des recours et le remboursement systématique et rapide des dossiers de recours automobiles. Deux conventions inter-compagnies ont été signées. La première appelée "convention d'assainissement des recours au coût moyen" a permis de régler 200 000 dossiers, de 2010 à 2014 pour un montant global de 8,1 milliards de dinars. La deuxième, dénommée "convention inter-entreprises de règlement des sinistres automobiles matériel", appliquée depuis le 1er juin 2016, permet d'éviter l'accumulation de nouveaux stocks. Mais le secteur travaille, actuellement, sur une autre convention, "IDA", qui permettrait l'indemnisation directe des assurés. Le P-DG d'Alliance Assurances a indiqué que le nouveau dispositif pourrait être soumis au ministère des Finances, pour visa et accord, vers la fin 2018. Meziane Rabhi