Le projet de forêt récréative d'Errich pourrait être un cas d'école en matière de mauvaise gestion de ces espaces verts à l'échelle locale. Les forêts récréatives à l'échelle de la wilaya de Bouira restent une chimère, sept ans après l'inscription du premier projet du genre au niveau de la forêt d'Errich, à la sortie ouest du chef-lieu de wilaya. Cette derrière a des allures de vaste terrain vague, où l'aménagement est réduit au strict minimum. Pourquoi un tel abandon et où se situe la faille ? Cette question a été posée au directeur général des forêts (DGF), Ali Mahmoudi, lors de sa récente visite à Bouira, et ce responsable a pointé du doigt les promoteurs ayant soumissionné à l'adjudication de ces espaces verts. "Les promoteurs, dans leur plus grande majorité, ne respectent pas le cahier des charges qui leur est imposé", a-t-il déclaré. Le DGF ira plus loin, en affirmant que certains promoteurs privés souhaitaient accaparer des terrains, en bâtissant des installations en dur, alors que le cahier des charges exige des installations mobiles et transportables. "On veut des forêts récréatives, non des parcs d'attractions. C'est un patrimoine forestier et nous devons le protéger contre toute atteinte", a-t-il assuré. Mieux encore, ce responsable n'a pas manqué l'occasion pour mettre en exergue le rôle de l'APC dans l'aménagement de ces forêts récréatives. "La conservation forestière n'a pas vocation à être un aménageur ou se substituer aux bureaux d'études. C'est là que les APC doivent jouer leur rôle pleinement. Certes, nous avons un plan d'aménagement et d'orientation général, mais il ne peut se substituer à une étude commandée par les autorités locales", insistera le DGF. Le projet de forêt récréative d'Errich pourrait être un cas d'école en matière de mauvaise gestion de ces espaces verts à l'échelle locale. Ainsi, en 2012, un projet d'aménagement pour un montant de 120 millions DA a été lancé. Par la suite, un conflit larvé a éclaté entre l'entreprise réalisatrice et le maître de l'ouvrage, à savoir la Conservation des forêts. Ces deux protagonistes s'accusaient mutuellement de vouloir bloquer le projet. L'entreprise réclamait son dû et se plaignait d'être lésée, et la Conservation des forêts accusait l'entreprise de se "sucrer" sur le dos du contribuable en gonflant les factures. Suite à cela, l'Entreprise régionale de génie rural (ERGR) avait repris le projet pour un résultat des plus discutables. Quelques aménagements par ci, par-là, des ouvertures de pistes piétonnes ont été réalisées et... c'est tout. Au mois de mars dernier, six nouveaux sites de création de forêts récréatives à Bouira ont été approuvés par la commission de wilaya en charge de la validation d'usage pour les forêts récréatives ainsi que les modalités de son octroi. Il s'agit des sites de Draâ Msafer (commune(commune de Bordj Okhris), Tikboucht (commune de Haïzer), Taferkra (commune de Taghzout), Hammam K'sana (commune d'El-Hachimia), la relance du projet de la forêt d'Errich à Bouira et enfin un projet dans la commune de M'chedellah. Reste à espérer que les autorités locales ne retomberont pas dans les échecs du passé, à l'image de la forêt récréative d'Errich. RAMDANE BOURAHLA