Une centaine de transformateurs contenant des produits fortement toxiques seront détruits. Les médias nationaux, sur invitation du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (MATE), ont assisté, hier, au lancement de l'opération de dépollution dans la capitale, qui concerne l'élimination de 108 transformateurs à base de PCB. Une opération qui, rappelons-le, vient se greffer à la première, qui a touché 184 transformateurs à Laghouat. Six sites ont été visités par le ministre, Chérif Rahmani, accompagné notamment de ses collaborateurs, des walis délégués, des responsables de la sûreté de la wilaya, de la Gendarmerie nationale et de la Protection civile : l'hôpital de Birtraria (2 transformateurs), le lycée Djilali-Ghanem (4 transformateurs), le Trésor public (3 transformateurs), le Sénat (1 transformateur), la faculté d'Alger (7 transformateurs), l'agence de distribution de l'eau de Birkhadem (5 transformateurs) et l'hôpital Mustapha- Pacha (5 transformateurs). Au cours de la visite, on apprendra que les PCB sont des polluants organiques persistants (POPS), c'est-à-dire toxiques et fortement soupçonnés d'être cancérigènes, qui peuvent provoquer des affections de la peau, une grande irritation des voies respiratoires et des yeux, ainsi qu'une diminution de la fertilité. Ils sont non seulement difficilement biodégradables, mais également solubles dans les graisses, pouvant ainsi s'accumuler dans la chaîne alimentaire. Les POPS sont réglementés par la convention de Stockholm, signée par l'Algérie, qui exige l'élimination à court et moyen terme de ces polluants. À partir de là, on comprend l'intérêt du MATE pour éradiquer un tel fléau, exprimé à travers sa “stratégie d'élimination progressive” des huiles et déchets de PCB. Mme Boudjemaâ, directrice générale de l'environnement, a révélé qu'une étude préalable a été réalisée, définissant 3 grands groupes détenteurs des déchets dangereux. Le premier groupe, le plus vulnérable, comprend les établissements scolaires et universitaires, les hôpitaux et les hôtels, les infrastructures hydrauliques de mobilisation et les infrastructures de la défense nationale. Le second concerne les activités agroalimentaires et pharmaceutiques, présentant des risques de contamination des produits fabriqués et consommés par la population. Quant au dernier groupe, il touche le secteur industriel, en particulier les grands complexes. L'Algérie ne disposant pas de moyens et de la technologie exigée pour l'élimination des POPS, devra exporter ses déchets et les détruire à l'étranger. Sur ce chapitre, Mme Boudjemaâ a précisé que la destruction des huiles de PCB à une certaine concentration (inférieure à 10 puissance 4 PPM) se fera en France et en Belgique, celle de la terre et des objets infectés en Hollande et celle des transformateurs contaminés en Chine. Elle a en outre rappelé que l'opération d'élimination, à l'échelle nationale, s'achèvera en juillet prochain et concernera concrètement 3 260 transformateurs à base de PCB, les huiles PCB et la terre contaminée. H. Ameyar