Le tissu sous-traitant national peut capter 10 à 30% des 550 000 positions de pièces de rechange consommées annuellement par Sonatrach. Le nombre d'entreprises travaillant dans le secteur de la sous-traitance industrielle, ne représente que 10% de l'activité industrielle totale, a indiqué Kamel Agsous, président de la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat (BASTP), lors d'une conférence organisée, hier, à l'hôtel Sofitel d'Alger, par le Cercle d'action autour de l'entreprise (Care). "Près de 1 000 sociétés interviennent dans la sous-traitance", a précisé M. Agsous, parmi les 10 000 entreprises industrielles. "95% de ces entreprises sont des Pme, voire des TPE", relève M. Agsous, ce qui explique, souligne-t-il, en partie, les difficultés d'adaptation que rencontre le tissu de sous-traitants, à la réalité d'aujourd'hui, qui exige une masse critique, du volume et de l'accumulation technologique. La plupart de ces Pme sont dans le secteur privé alors que les grands donneurs d'ordre sont dans le secteur public. M. Agsous a évoqué les difficultés "à faire la jonction entre les deux secteurs". Le président de la Bourse algérienne de sous-traitance a relevé un gap important entre l'activité industrielle et la sous-traitance dans la contribution à la création de richesse nationale entre les pays industriels et l'Algérie. L'industrie ne représente que 6% du produit intérieur brut en Algérie. M. Agsous estime que le développement de la sous-traitance industrielle est lié à la maturité des différentes filières constituant le secteur industriel. "En Algérie, elle doit être principalement tirée par les secteurs dits classiques", entre autres l'énergie. Pour l'intervenant, la première contrainte concernant la capacité de l'industrie automobile à générer un tissu de sous-traitants industriels est liée au volume. "Aucun équipementier, aucun investissement ne pourront atteindre un seuil de rentabilité correct si le chiffre de 100 000 véhicules n'est pas atteint", estime-t-il, suggérant la nécessité "de viser le marché international". Evoquant les conditions pour l'émergence d'une sous-traitance compétitive, M. Agsous a parlé des stratégies des groupes industriels qui doivent privilégier les élagages d'activités et un recentrage sur leur cœur de métier, ce qui pourrait accélérer la création d'un tissu de sous-traitants autour de grands ensembles industriels. Il recommande la création au sein des groupes industriels et leurs filiales de structures dédiées à l'intégration nationale. Le président de la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat souligne, par ailleurs, la nécessité d'une réorganisation des groupes industriels en entités où l'on pourra réellement trouver la logique des filières industrielles. Le président de la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat a souligné l'urgence de la mise en place des services technologiques d'appui et de conseil à l'industrie. L'absence de ses services explique en grande partie les faibles performances du secteur industriel et empêche l'optimisation de chaînes de valeurs au niveau des principaux acteurs de la sous-traitance et de toute la chaîne industrielle. M. Agsous a évoqué les journées qu'organisera Sonatrach les 9 et 10 septembre autour du plan de développement du groupe et les opportunités offertes au marché algérien. "Sonatrach consomme 550 000 positions de pièces de rechange et consommables par an, soit environ 3 milliards de dollars d'importations", indique-t-il, estimant que le tissu de sous-traitants national, y compris avec sa faiblesse, pourrait capter 10 à 30% de ce montant. Meziane Rabhi