Les programmes 2001 et 2002 ne prévoient que 55 000 logements alors que la demande dépasse les 480 000. L'idée de la création d'une telle formule a déjà germé en 1997 au temps de Ouyahia, alors Chef du gouvernement. Le décret ministériel du 23 avril 2001 est venu amender et compléter le texte 97-95 portant location-vente de biens à usage d'habitation. Ce décret a suscité espoir au sein d'une frange de la population, en l'occurrence, les cadres exclus des quotas de logements sociaux et promotionnels. Une aubaine pour cette catégorie de citoyens longtemps lésés. Ainsi, tous les salariés, commerçants ou libéraux, dont le revenu se situe entre 12 000 et 40 000 DA, ouvrent droit à une demande dans ce cadre. L'engouement qu'a connu cette opération a poussé le premier magistrat du pays à inclure d'autres franges de la population. Bouteflika a décidé récemment de revoir à la baisse le seuil minimum du revenu du postulant à 10 000 DA. Sont “interdits d'accès” à ce dispositif ceux qui, auparavant, ont bénéficié d'une autoconstruction, d'un logement ou d'un lot de terrain ou d'une quelconque aide financière pour une construction ou une acquisition de logement de la part de l'Etat. Le retrait des formulaires et le dépôt de dossiers de demandes dès le mois d'août 2001 ont, faut-il le rappeler, provoqué un rush de la population vers les agences. S'il n'y a pas une limite d'âge, les postulants âgés de plus de 65 ans doivent, cependant, payer leur logement cash. Les autres auront à payer 25 % du prix global de l'appartement en guise d'apport personnel. Mieux, le gouvernement a décidé de fractionner ce montant en deux parties : la première fixée à 10 % à la signature du contrat avec l'AADL (Agence de l'amélioration et de développement du logement), la seconde, arrêtée à 15 %, doit être payée trois années plus tard. Bouteflika qui, semble-t-il, accorde un important intérêt à l'opération, a pris la décision de diviser le règlement de cette deuxième partie en trois tranches de 5 % chacune. Pour un F3 qui s'élève à 140 millions de centimes, la première tranche, équivalant à 7 millions de centimes, sera payée à la remise des clefs. Les deux autres s'étaleront sur deux ans. Une fois que le candidat s'est acquitté de cet apport personnel, il aura ensuite à payer des mensualités qui seront estimées entre 5 000 et 7 000 DA sur une période de 30 années au lieu de 20 tel que prévu initialement. La dernière mensualité doit être réglée avant que le prétendant à ce type de logement ait atteint l'âge de 65 ans. Le non-paiement par le bénéficiaire de trois échéances consécutives implique l'application d'une pénalité de 5 % du montant de la mensualité. Le paiement anticipé de plusieurs mensualités est également possible. Les programmes de l'AADL ont été scindés en deux tranches. L'une, prévue en 2001, a concerné 20 000 logements pour 8 wilayas. Elle est en phase d'exécution. Alger a eu la part du lion avec 11 000 logements. Il faut dire qu'une forte demande s'est exprimée dans la capitale. Selon les responsables de l'agence, la plupart des chantiers, lancés le 15 décembre 2001, avance en fonction du planning. Le cahier des charges signé par les entreprises réalisatrices prévoit la concrétisation des programmes dans 18 mois. Les premières livraisons seront, estime-t-on au ministère, effectives à compter de la fin mars et début avril de l'année en cours. Elles se poursuivront jusqu'au mois de novembre de la même année. Il y a lieu de signaler que certains chantiers ont accusé un retard de plusieurs mois. Ce qui influera certainement sur les délais de réception des programmes. Une chose est sûre, le maître d'ouvrage reste intransigeant : les retardataires seront sanctionnés. La deuxième partie du programme de 2002 prévoit 35 000 unités. Ce qui porte l'offre à 55 000 compte tenu du nombre de demandes enregistré par l'AADL, à savoir 480 000 dossiers. Il serait difficile voire impossible à cette structure de satisfaire tout le monde. La solution à cet épineux problème viendrait-elle de l'engagement de la CNEP/Banque pour la réalisation de 65 000 logements suivant cette formule ? Pour ne pas décevoir le citoyen qui a commencé, un tant soit peu, à reprendre confiance, il est impératif que les responsables concernés prennent des décisions qui s'imposent en toute urgence. C'est le seul moyen pour éviter une bombe sociale… B. K.