Pendant deux jours, le palais de la culture Moufdi-Zakaria a vibré au rythme du wadaïko, des génériques d'animes et de la K-pop, à la faveur du "Dzaïr manga matsuri", organisé par HB manga kissa et l'Institut français d'Alger. Pour les jeunes participants, cet évènement fut l'occasion de vivre leur passion de cette autre culture. La première édition du festival "Dzaïr manga matsuri", organisé par HB manga kissa, avec le concours de l'Institut français d'Alger, s'est tenue les 21 et 22 juillet au palais de la culture Moufdi-Zakaria (Alger). Côté affluence, le pari fut tenu. Des hordes de jeunes gens, parfois accompagnés de leurs parents affluaient en continu vers l'esplanade, où étaient installés différents stands dédiés aux mangas, duels de cartes, jeux-vidéos, gadgets, pins, figurines et autres t-shirts à l'effigie de personnage d'animes. Au cœur de cette même salle, qui a vu la tenue de la majorité des spectacles de ce premier jour, un tatami, une petite salle de jeux vidéo, et une scène prête à accueillir le groupe de wadaiko, attisaient déjà le regard des curieux. Parmi eux, deux frêles adolescentes, qui faisaient la queue devant la salle de jeux vidéo pour un petit duel de Mario-Kart, expliquent que leur souhait est de visiter le Japon. Pour elles, des rencontres comme celle-ci les rapprochent un peu plus de ce rêve, au contact de cette culture dans laquelle elles ont été bercées, et qui devient ici palpable. Découvrant qu'un atelier de langue japonaise se tiendrait quelques instants après, l'une d'elles appelle tous leurs autres amis dans un sursaut d'excitation. Avec leurs costumes pesant parfois plus qu'eux et qu'ils avaient du mal à enfiler, les participants aux battles de sumo défilaient l'un après l'autre, au cœur d'un tatami entouré d'un petit public. Si la victoire était primordiale pour ces duellistes d'un jour, l'assistance, elle, oscillait entre rires, applaudissements et encouragements. Alors, que les combats de sumo battaient leur plein, un quizz sur les mangas nippons se tenait sur la scène principale. Ici, c'est un peu comme "Tout le monde veut prendre sa place". Une mauvaise réponse et c'est la mort subite pour le malheureux candidat ou candidate. Déplaçant une longue table pour faire plus d'espace au tatami des sumos, et répondant, en même temps aux questions de quelques visiteurs désorientés, Hocine Benammar, l'organisateur, veille en maître sur les lieux, endosse tour à tour le rôle d'agent de sécurité, de guide, ou encore de superviseur. Mais même dépassé, il n'hésite pas à esquisser un sourire vers ceux qui ont besoin de lui. Au sujet de l'organisation de ces journées, il dira "qu'elles ont vu le jour à la demande de certains fans et clients, qui nous demandaient pourquoi on ne créerait pas notre propre festival dédié au manga". Quant à une prochaine édition, il dira : "On pense forcément à une seconde édition. Quand on monte ce genre de festivals, ce n'est pas pour s'arrêter au premier essai". Vu le succès de cette première tentative, avec la diversité thématique qui l'a animée, en plus du sentiment d'appartenance à une "communauté" qu'elle offre à cette jeunesse, ce genre d'évènements ne peut être que bénéfique. Yasmine Azzouz