Le patron de la Centrale syndicale n'a pas manqué de décocher des flèches assassines à l'encontre de ses détracteurs au sein de l'UGTA. Il a rendu hommage à Bouteflika et salué le dialogue initié par le Chef du gouvernement avec les archs dialoguistes. “Je rends hommage au président de la République pour son intervention du 23 février dernier lorsqu'il avait déclaré qu'il ne laisserait pas les travailleurs seuls”, a affirmé M.Abdelmadjid Sidi-Saïd, hier, lors du 11e congrès de l'union de wilaya UGTA de Tizi Ouzou qui se tient au siège de Electro-industries de Fréha. La tenue de ces assises a été également une occasion pour le secrétaire général de l'UGTA de tresser des lauriers au Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, “pour avoir manifesté de l'intérêt au dialogue avec l'organisation syndicale et surtout pour en avoir initié un autre avec les archs”, a-t-il dit avant de tomber à bras raccourcis sur ses détracteurs qu'il a évité de nommer. “Je ne ferai pas de complots contre nature pour rester à la tête de la Centrale syndicale ; nul n'est indispensable à l'UGTA”, tonne Sidi-Saïd, et d'ajouter : “Nous n'allons pas passer notre temps à nous tirer les uns sur les autres.” Selon l'orateur, d'importantes échéances attendent son organisation : le pacte économique et social, l'abrogation de l'article 87 bis, le 50e anniversaire de l'UGTA et surtout les 11es assises nationales. “Nous irons sereinement au congrès national avec un programme et des projections d'avenir”, soutient-il. Sidi-Saïd plaide pour un rapprochement avec les partis politiques et la société civile. Citant l'exemple de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), qui instruit ses adhérents afin d'investir les partis politiques pour occuper des postes électifs, le leader syndical recommande aux syndicalistes de faire de même et de ne pas être agressifs vis-à-vis des formations politiques. “Nous respectons tous les espaces politiques de notre pays”, déclare encore Sidi-Saïd qui, à propos de la mondialisation, dit préférer la gérer plutôt que la subir. Pour sa part, le secrétaire général sortant de l'union de wilaya UGTA a abondé pratiquement dans le même sens. “La paix dans notre pays se profile déjà à l'horizon, et nous n'avons pas hésité à accompagner la démarche du président de la République dont le programme était en parfaite harmonie avec nos revendications à travers le projet de réconciliation nationale”, estime Bachir Ramdani. Abordant la situation socio-économique, M. Ramdani a manifesté des inquiétudes légitimes. “Notre wilaya n'échappe guère à cette politique imposée par les grandes mutations économiques dictées par les institutions financières internationales. Le reste d'entreprises rescapées de la conjoncture, où beaucoup d'autres ont été fermées, est répertorié pour une privatisation sans que les travailleurs soient consultés”, fait-il remarquer, avant d'ajouter : “La relance économique n'est qu'une illusion et une chimère devant l'absence de mécanismes fondamentaux pour l'ancrage d'un développement économique réel, créateur de richesses et d'emplois.” Le bureau des assises a été élu “mandat en main” par les 234 congressistes, qui ont également installé les quatre commissions de travail. Aujourd'hui, il sera procédé au renouvellement des instances organiques ainsi qu'à celui du secrétaire général de l'union de wilaya. Yahia Arkat