Pour les besoins de son nouveau métier, Sonatrach veut se faire accompagner par les poids lourds de l'industrie et du commerce des produits pétroliers. Sonatrach est en discussion avec les poids lourds mondiaux de l'industrie pétrolière et gazière pour la création d'une joint-venture spécialisée dans le raffinage et le négoce international. C'est une première pour le groupe public des hydrocarbures qui a fait de la production du pétrole et du gaz son unique métier. Avec l'acquisition, récemment, de sa première raffinerie à l'étranger, Sonatrach voulait adopter un statut international lui permettant de se diversifier au-delà des frontières à travers à la fois la vente du brut, son raffinage et le négoce. Avec Augusta, Sonatrach a sa première adresse européenne, mais au-delà de son implantation en Italie, le groupe veut étendre ses tentacules un peu partout vers d'autres marchés. Et c'est le sens à donner aux négociations que mène actuellement Sonatrach avec nombre de grosses cylindrées mondiales spécialisées dans l'industrie du pétrole et du gaz, mais aussi dans le négoce international. Une joint-venture devait être créée fin juillet en cours, mais le projet serait ajourné à août, en attendant que des conciliabules puissent aboutir avec certains majors. Il s'agit, entre autres, de BP, Total, Royal Dutch Shell, Chevron, Repsol et Vitol, à en croire des sources de Sonatrach citées par l'agence Reuters. Pour les besoins de son nouveau métier, Sonatrach veut se faire accompagner par les poids lourds de l'industrie et du commerce des produits pétroliers. Au lendemain de l'acquisition de la raffinerie d'Augusta, en Italie, la compagnie publique des hydrocarbures n'avait pas caché son ambition d'en faire un tremplin pour son expansion à l'international. Sonatrach a dû réviser ses ambitions à la hausse, passant d'un simple objectif de couverture des besoins internes en carburants à celui de créer autour d'Augusta une joint-venture pour le négoce international de produits pétroliers et la conquête d'autres marchés. Sonatrach devrait, néanmoins, opérer des ajustements techniques, afin que sa raffinerie italienne puisse traiter le Sahara Blend car, de l'avis des spécialistes en raffinage, la vocation initiale d'Augusta était de traiter les bruts lourds et à forte teneur en acide. En tout cas, depuis la chute des cours du brut, passant de plus de 100 dollars le baril en 2014 à moins de 30 dollars en 2016, contre 73 dollars en moyenne cette semaine, de plus en plus de compagnies pétrolières nationales s'inventent de nouvelles lignes de métier pour faire face à la chute des revenus. La tendance est nouvelle. Car, depuis maintenant plusieurs décennies, les compagnies pétrolières nationales se sont concentrées sur la production de pétrole et de gaz, tout en laissant le marketing à des tiers. Pour l'instant, Sonatrach se garde de révéler l'identité de ses partenaires potentiels dans la joint-venture en question. Des sources ont, cependant, confié à Reuters que Boston Consulting Group conseillait Sonatrach sur sa stratégie à long terme. Il y a en tout cas comme un vent de changement qui souffle sur Sonatrach et qui pourrait se traduire par une remise en cause d'un modèle centré essentiellement sur la production du pétrole et du gaz. Ali Titouche