Aujourd'hui, tout le monde le dit à Annaba : "Le site captivant de Belvédère sur la corniche ouest d'Annaba, fréquenté généralement par des jeunes issus des familles aisées, est devenu un haut lieu de trafic de drogue dure et même de visas Schengen." Ni la pression soutenue et encore moins les investigations menées par les services de sécurité n'ont pu mettre un terme aux agissements des réseaux de narcotrafiquants. Ainsi, Belvédère, le site balnéaire par excellence, jadis destination privilégiée des familles, a troqué son titre d'espace de détente et de lieu calme et de quiétude contre celui de plaque tournante d'un trafic de drogue dure et autres actes délictueux. Depuis un certain temps, il a été détourné de sa vocation pour sombrer, peu à peu, dans une déliquescence aux conséquences graves, se répercutant sur l'ensemble de la société. Ces dernières années, les nombreuses familles, qui fréquentaient ce cadre de loisirs et de détente, se sont vues contraintes de faire contre mauvaise fortune bon cœur et fuir l'endroit, car il n'a plus rien de sa vocation première, à savoir détente et quiétude. Drogue douce et dure, prostitution et trafic en tous genres caractérisent les lieux, et la liste est encore longue, pour une destination chère aux Annabis. Des vacanciers signalent que des toxicomanes et autres dealers écument les lieux et effectuent leurs transactions sans gêne. L'on affirme que par la force des choses, le kif traité et autres psychotropes sont devenus une drogue "douce" permise à toutes les catégories qui fréquentent les complexes du site. Faut-il rappeler que la première plus grande quantité de cocaïne a été saisie, il y a quelques années, à Belvédère, devenu tristement célèbre par ce trafic ? Un environnement malsain qui a engendré un trafic de drogue dont les parrains restent difficiles à identifier à cause de la complicité des uns et des autres, révèlent des habitants de cette cité envoûtante. Selon des riverains qui ont requis l'anonymat, par peur de représailles, la drogue dure circule de plus en plus dans ces lieux. Il s'agit de la cocaïne, dont le gramme est cédé à 15 000 DA, précisent-ils. Autant le dire tout de suite, "au fil des jours, une situation dangereuse en matière de trafic de drogue prend de plus en plus d'ampleur à Belvédère comme sur le site limitrophe de Refès-Zahouane (ex-Toche). En effet, l'on constate qu'une filière de narcotrafiquants s'est constituée, et dont le comportement et l'organisation sont dignes d'une secte aguerrie. Pis encore, des mineurs sont utilisés dans cet effrayant engrenage. Les services concernés doivent mettre un terme à cette situation dangereuse", dénoncent-ils. Cependant, révèlent nos sources, pour le moment, cette drogue est destinée à une certaine frange de la société, principalement aux jeunes des familles aisées ayant les moyens de payer la somme de 15 000 DA le gramme ou la snif. Enfin, l'on signale également le trafic de visas Schengen par un réseau spécialisé. Des visas, savamment scannés à l'aide d'équipements de pointe, sont écoulés à plus de 30 millions de centimes l'unité. "Le détenteur peut facilement gagner l'Europe à condition de passer dans une première étape par route par la Tunisie ou le Maroc, à partir desquels, il peut prendre le vol à destination de n'importe quel pays d'Europe, sans difficulté", explique notre source. B. Badis