Le sinistre, qui a frappé cette région fort exposée au risque des précipitations saisonnières et de débordement des oueds, a semé peur et panique parmi la population. Cinq personnes sont décédées, emportées par les crues provoquées par les fortes chutes de pluie enregistrées dans la wilaya de Tamanrasset, notamment dans les régions frontalières avec le Niger, In Guezzam et Tin Zaouatine. In Guezzam s'est, d'ailleurs, transformée, en l'espace de 48 heures, en un immense bourbier en raison de la gadoue charriée par les torrents et les crues des oueds en furie. Routes éventrées, maisons inondées et plusieurs exploitations agricoles envasées, la liste des dégâts matériels est loin d'être exhaustive en l'absence d'un bilan arrêté et d'une communication officielle en mesure de mettre un terme à la rumeur et au déchaînement des réseaux sociaux. Il faut dire que la spéculation a enflé sérieusement sur la Toile, qui démontre l'ampleur de la tragédie par la diffusion d'images de centaines de familles contraintes de passer la nuit à la belle étoile à cause de la décrépitude de leurs taudis construits au bord des oueds. Il a fallu l'intervention des éléments de l'ANP pour se débarrasser de la gadoue obstruant les principaux chemins d'accès et d'intervention dans nombre de quartiers submergés par les eaux pluviales. Les habitants de cette localité située à 400 km au sud du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset vivent encore avec la peur au ventre suite à l'annonce d'un nouveau bulletin météo spécial faisant état de pluies orageuses qui affecteront de nouveau le Sud. Une chose est sûre : le sinistre qui a frappé cette région fort exposée au risque des précipitations saisonnières et de débordement des oueds a semé peur et panique parmi la population qui a assisté à une remontée à débit irrégulier et un record des eaux qui ont submergé la ville et inondé plusieurs maisons de fortune. Le même scénario a également été vécu à Tamanrasset où l'on a enregistré une pluviosité importante durant les deux derniers jours. Des crues spectaculaires ont été ainsi vécues par la population locale qui a assisté au débordement de plusieurs oueds, dont ceux qui étaient à sec depuis des décennies à l'exemple de l'oued Tahaggart et l'oued Tamanrasset. La panique était générale chez les habitants ayant érigé leurs constructions illicitement dans le lit de ces deux cours d'eau. Fort heureusement, aucune victime n'a été déplorée dans ces bidonvilles, assure le directeur par intérim de la Protection civile de la wilaya de Tamanrasset, le commandant Mohammed Hamdani. Ce n'est pas le cas à Tanghakli et à Taghlalt, localités nichées à 25 et 30 km de Tamanrasset, où l'on a déploré 5 morts et un disparu. Selon M. Hamdani, les personnes décédées — deux jeunes filles de 16 et 19 ans et un jeune de 28 ans — pique-niquaient dans le lit de l'oued Taghlalt lorsqu'elles ont été surprises par les crues. Les torrents ont emporté, avant-hier vers 13h, les deux filles, sous le regard impuissant de leurs parents. En tentant de les sauver, le jeune homme a fini par se noyer. Le corps sans vie de cet intrépide a été repêché par les éléments de la Protection civile. Les deux jeunes filles, elles, ont été repêchées vivantes avant de rendre leur dernier souffle à l'hôpital. Non loin de Taghlalt se trouve l'oued Tanghakli qui a emporté, vers 16h de la même journée, un enfant de 7 ans. Les recherches se poursuivent toujours à l'heure où nous mettons sous presse, puisque le corps du chérubin disparu demeure introuvable. Selon M. Hamdani, l'enfant gambadait au bord de l'oued en question avant d'y tomber accidentellement en glissant du haut de la falaise rocheuse où il se trouvait. Le même responsable a fait état d'autres interventions effectuées sur l'oued Tilaouine, dans le village de Silesken, et l'oued d'Abalessa, situés respectivement à 25 et 100 km de Tamanrasset, lesquelles se sont soldées par le sauvetage de 3 personnes qui bravaient le risque de traverser l'oued à bord de leur véhicule 4X4. Le bilan des intempéries s'est encore alourdi avec les deux décès survenus à Tin Zaouatine et dont la responsabilité de cette tragédie incombe en grande partie à la négligence humaine. Il s'agit, en fait, de deux fillettes (7 et 8 ans) emportées par les crues. Il faut signaler que le chef de daïra de Tin Zaoutine a été déjà saisi, en mars dernier, sur ces fosses qui constituent un véritable danger pour les enfants de cette région frontalière qui est dépourvue de piscines de proximité et de tout autre espace de rafraîchissement, s'indigne le représentant local de l'Organisation algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement, Achour Ouarzghen, en brandissant la correspondance également adressée au wali délégué d'In Guezzam et au P/APC de Tin Zaouatine. RABAH KARECHE