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Les réseaux sociaux, sources d'alerte
Lutte contre les violences sociales
Publié dans Liberté le 06 - 08 - 2018

Dans l'espace virtuel comme dans la vie réelle, des patrouilles de la section de lutte contre la cybercriminalité de la Sûreté nationale repèrent les infractions. Les vidéos virales, partagées sur les réseaux sociaux, les aiguillent souvent.
En juin dernier, une large diffusion, sur les réseaux sociaux, d'une vidéo montrant un enfant subsaharien giflé violemment par un homme auquel il demandait l'aumône, a choqué l'opinion publique. Une enquête des services de sécurité est ouverte à la suite d'une plainte contre X déposée par la wilaya d'Annaba. "Nous avons d'abord confirmé que l'enregistrement est ancien, localisé dans la région où s'est déroulée la scène, puis arrêté les auteurs de l'agression en un temps record", rapporte le chef du département central de la lutte contre la cybercriminalité de la Sûreté nationale. L'été dernier, sur instruction du parquet du tribunal de Dar El-Beïda, cette section spéciale de la DGSN est parvenue à retrouver, en quelques heures, l'homme qui avait suspendu un bébé dans le vide depuis le balcon d'un appartement situé en hauteur dans une cité à Bab-Ezzouar. Le mis en cause a été condamné à deux ans de prison ferme pour mise en danger de la vie d'un mineur et diffusion de sa photo sur le Net. Un cheminement similaire a abouti à l'identification puis à l'arrestation, à Oran, au mois de mai dernier, de l'instigateur, sur Facebook, des menaces contre les femmes solidaires avec la jeune femme malmenée pendant son jogging à Alger. L'homme avait posté, sous un profil anonyme, une incitation à asperger d'acide les visages des femmes "qui ne seraient pas correctement habillées pour les éduquer". Ce sont là trois cas fortement incrustés dans le fil de l'actualité nationale. Ils ne sont guère isolés. Selon le principal responsable de la section cybercriminelle de la police, le nombre des affaires judiciaires engagées après constatation d'un délit commis sur le Web ne cesse d'augmenter d'année en année.
246 dossiers ont été enregistrés en 2014 par la justice. Le chiffre a doublé, l'année suivante, pour caracoler à 567. En 2016 et 2017, il est passé respectivement à 1 055 et 2 130 affaires enrôlées. Au premier trimestre 2018, la statistique est établie à 1 415 cas avérés. Elle sera supérieure à 2 800 cas à la fin de l'année en cours, selon les pronostics. Au regard du commissaire principal qui nous a reçus dans les locaux de la section cybercriminelle, l'augmentation des affaires portées en justice s'explique par le nombre important des utilisateurs de l'internet en Algérie.
Vingt et un millions d'Algériens ont accès aux réseaux sociaux, principalement à partir de smartphones. 49 millions de lignes de téléphone mobile sont en exploitation et majoritairement dotées de la 3G/4G. L'internet des objets connectés (IOT, soit consoles de jeux, caméras de surveillances et autres appareils recourant à l'intelligence artificielle) prend aussi son envol, par une majoration de 150% par rapport à 2016, selon les indications fournies par la DGSN. Ce grand trafic sur le Web favorise naturellement le partage massif des vidéos virales, celles qui mettent souvent la police sur la piste d'un délit. "L'action judiciaire est enclenchée sur des plaintes de citoyens, une instruction du parquet ou la constatation de l'infraction par la Police judiciaire qui avise le parquet territorialement compétent", souligne notre interlocuteur. Il affirme que la police patrouille dans l'espace virtuel, pour les mêmes raisons que dans le monde réel. "Nous avons des techniques qui nous permettent de voir les publications publiques", précise-t-il. 90% des contenus des réseaux sociaux sont publics, semble-t-il. "Certains réseaux comme Twitter et Instagram n'ont pas la notion de publication privée. Facebook permet normalement de contrôler la visibilité d'une publication en spécifiant les personnes qui peuvent les voir", confirme Samir Rouabhi, docteur en informatique et expert en nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Les gens se sentent invisibles derrière un écran. Ils transgressent souvent les lignes rouges qu'ils ne franchiraient pas dans la vie courante. L'exemple de la création, en juin 2017, de pages racistes contre les migrants subsahariens sur Facebook et Twitter est édifiant.
La Sûreté nationale classe les risques d'une mauvaise utilisation de l'internet dans trois catégories majeures. Il y a d'abord les atteintes aux personnes par la calomnie, l'insulte, le montage de photos compromettantes, le partage sans consentement de photos prises dans la sphère privée... Viennent ensuite les attaques des Systèmes de traitement automatisé des données (Stad) qui visent essentiellement les entreprises et les institutions (piratages, détérioration des données, envoi de virus, saturation du réseau...). Se placent en dernières positions les fake news (informations fausses ou truquées relayées sur les réseaux et les médias sociaux) ; l'escroquerie ; la fraude et la mise en vente en ligne de produits exigeant une autorisation des autorités compétentes (médicaments, armes blanches, vestiges archéologiques, monnaies anciennes, etc.). Comme ailleurs dans le monde, les délits commis dans le cyberspace, en Algérie, épousent la courbe exponentielle des utilisateurs du Web. "Le code pénal détermine la nature de l'infraction", nous-dit-on.
La loi n°09-04 du 5 août 2009 portant règles particulières relatives à la prévention et à la lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication, englobe effectivement les délits "portant atteinte aux systèmes de traitement automatisé de données telles que définies par le code pénal ainsi que toute autre infraction commise ou dont la commission est facilitée par un système informatique ou un système de communication électronique". Dès que le cybercrime est constaté, remonter jusqu'à l'auteur relève d'un jeu d'enfant pour les experts de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale. "Nous formons les enquêteurs, les spécialistes et les experts sur une technologie complexe, et qui se développe rapidement", indique le chef du service central de lutte contre la cybercriminalité, qui chapeaute des brigades dans les 48 wilayas. L'opération portant identification est bouclée au bout de 24 heures, généralement. "Il s'agit ensuite de chercher des preuves numériques par l'exploitation des équipements informatiques. Celui qui commet une infraction laisse toujours des traces", poursuit notre vis-à-vis. "En remontant le flux des partages, les autorités correctement équipées peuvent identifier le compte et l'adresse IP de téléchargement d'une vidéo ou un post et, ainsi, remonter à la personne qui se trouve derrière le clavier. Ce n'est pas toujours aussi facile, mais c'est souvent faisable. Sauf lorsqu'il s'agit de réseaux criminels organisés qui savent effacer les traces de leur passage", développe Samir Rouabhi. "Il est, certes, plus difficile de remonter les traces de l'auteur de l'infraction si le compte est supprimé et si les victimes n'ont pas sauvegardé les messages. Et puis certaines enquêtes ont besoin de coopération internationale", reconnaît le commissaire principal. Il conseille, d'ailleurs, aux victimes de toujours conserver les posts incriminés. "Nous misons beaucoup sur la sensibilisation et la prévention", ajoute-t-il. Les contrevenants encourent jusqu'à dix ans de peine privative de liberté et une amende de 5 millions de dinars.
Par : Souhila Hammadi


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