L'aile opposée à l'option de dialogue archs/gouvernement a tenu, dans la nuit de jeudi 26 à vendredi 27 mai, son conclave interwilayas au centre culturel Matoub-Lounès de la commune de Chorfa. Annoncée dans un point de presse tenu, il y a quelques jours à Bouira, cette rencontre dédiée à la mémoire de Salah Boukrif, Nadjib Gaci, Salah Sadaoui, Ben Ahmida l'hadj et Meniche Tagrawla, vise, selon ses animateurs, à redonner un nouveau souffle à la dynamique contestataire que les ‘‘dialoguistes tentent de briser'' à travers leurs négociations avec le gouvernement. Les intervenants, parlant au nom de sept coordinations, archs, daïras et communes représentés dans ce 27e conclave, ont convergé vers un seul dénominateur qu'est le rejet de l'option actuelle du dialogue qu'ils qualifient de parodie, mais sans pour autant s'accorder sur d'autres points inscrits à l'ordre du jour, voire sur quelques principes de fond... Si, pour le délégué d'Alger, la perspective du mouvement se définit dans le cadre de la clarté et les objectifs à atteindre dépendent des moyens du bord, Zahir Benkhelat de la CICB, qui déplore le défaitisme de quelques acteurs du mouvement et la circonspection de la population, se dit pessimiste quant à l'aboutissement de la plate-forme d'El-Kseur dans les contextes politique et juridique actuels. Rabah Bouceta, pour sa part, invite la population à la lucidité et à une adhésion massive. Dressant un bilan général positif des dernières actions menées, notamment la commémoration du 20 avril, les délégués ont tenu à souligner la difficulté de la conjoncture et le contexte particulier doublement caractérisé par la répression du pouvoir et la scission interne du mouvement qui a justement débouché sur le dialogue. Les travaux, qui ont débuté tard dans la nuit du 26 et qui ont pris fin dans la matinée du jour suivant, se sont soldés par une déclaration rédigée conjointement par les participants, à travers laquelle, outre l'invitation de toutes les forces démocratiques du pays à contribuer à l'aboutissement des revendications citoyennes et du combat pacifique du mouvement, un vibrant hommage est rendu à la population de Béni Douala et aux chanteurs kabyles engagés pour leur attitude héroïque, rappelant et fustigeant, au passage, l'instrumentalisation qui ne cesse de cibler les forces vives de la région et du pays en général. Slimane ALLOUCHE