Salah Boubnider, moudjahid de la première heure et militant actif du combat démocratique, est décédé hier matin dans un hôpital parisien, à l'âge de 79 ans, des suites d'une longue maladie. Cela fait déjà quelques années que le défunt luttait contre la maladie qui a fini par avoir raison de sa pugnacité de vieux maquisard. Né à Oued Zenati au fin fond de la wilaya de Guelma, Salah Boubnider s'est engagé très jeune dans la lutte de libération nationale et gravira graduellement les échelons du commandement de l'Armée de libération nationale dans la wilaya historique II. Il s'est aussi distingué par l'animation avec brio de l'émission radiophonique Sawt el Arab à partir du Caire durant la guerre de libération. Ce passage lui a valu d'être surnommé du nom de cette émission. Après l'indépendance du pays, le défunt, comme beaucoup d'autres figures de la révolution, a préféré prendre ses distances vis-à-vis du pouvoir en place. C'est après le “séisme” d'octobre 88, qui a ébranlé le système du parti unique, que Salah Boubnider a effectué son retour sur la scène politique. Démocrate de conviction, il sera l'un des membres fondateurs de la Ligue algérienne des droits de l'homme, dans les années 80. Il sera par la suite appelé à présider en 1997 la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) qui a vu l'élection du président Liamine Zéroual. Ce dernier le nommera dans le cadre du tiers présidentiel du premier conseil de la nation, présidé par Bachir Boumaza. C'est d'ailleurs à partir de cette date qu'il fera réellement son entrée sur la scène en tant qu'acteur politique majeur avec, notamment la création du Comité des citoyens pour la défense de la république (CCDR), en compagnie de Abdelhak Bererhi et le commandant Azzedine. Il sera de ce fait de tous les combats menés par les forces démocratiques, le mouvement associatif et la presse. C'est justement cet engagement en faveur du combat démocratique et républicain qui l'amena en 1998 à démissionner du Conseil de la nation pour protester contre les amendements apportés au code pénal qui introduit des peines d'emprisonnement pour les journalistes. Ses dernières années, il les a passées à lutter contre la maladie qui le rongeait avant de rendre l'âme hier matin dans un hôpital parisien. H. S.