Salah Boubnider a rendu l'âme hier matin dans un hôpital parisien à l'âge de 79 ans des suites d'une longue maladie. Engagé très jeune dans le mouvement national, le défunt a pris une part active à la lutte de Libération nationale. L'émission radiophonique Sawt El-Arab qu'il animait à partir du Caire, en Egypte, et qui était entièrement dédiée à la cause nationale, l'a fait connaître par le commun des Algériens qui, grâce à cette émission pouvaient se tenir informés de la situation politique dans le pays et des victoires de la révolution algérienne sur la scène internationale notamment. Le succès remporté par ladite émission a valu à Salah Boubnider le surnom de «Sawt El-Arabe». Cela étant, le défunt a également participé à la lutte armée en occupant plusieurs postes de responsabilités au sein de l'Armée de libération nationale dans la wilaya historique II. Après l'indépendance, Salah Boubnider a poursuivi son action politique et c'est en 1987 qu'il fait une entrée remarquée sur la scène des droits de l'homme en participant, en tant que membre fondateur, à la création de la Ligue algérienne des droits de l'Homme. En 1997, le défunt a été élu président de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel), qui a eu à superviser un scrutin controversé, mais qui s'est tenu dans une conjoncture politico-sécuritaire très difficile. Une année après, il est désigné par Liamine Zeroual, sénateur du tiers présidentiel au Conseil de la nation. A ce titre, Salah Sawt El-Arab a continué à militer en créant à la veille de l'élection présidentielle de 1999, le Comité de citoyen pour la défense de la République (Ccdr) en compagnie de plusieurs autres leaders politiques de sa génération. Lequel comité n'a opté pour aucun candidat à l'occasion du dernier scrutin présidentiel d'avril dernier. Mais cela n'a pas empêché Boubnider de participer au débat politique national.