“C'est un enfer que nous vivons quotidiennement”, s'écrie S. R., une des pensionnaires du bâtiment réservé aux filles pupilles de la nation à Ouled Fayet. Recasée dans un F1 qu'elle partage avec une jeune fille, elle décrit son quotidien avec une grande amertume. Elle confie que les orphelines n'ont en général aucun semblant de vie intime. “Comment pouvez-vous cohabiter avec une personne dont la mentalité, le mode de vie, la façon de voir les choses, sans parler des mœurs, sont totalement différents ?”, se plaint-elle. Beaucoup d'entre elles se disent prêtes à se marier, mais que les conditions actuelles ne sont guère favorables. Notre interlocutrice cite même le cas de cette orpheline, sa voisine, obligée de supporter, faute de mieux, les sautes d'humeur de celle avec qui elle partage la chambre. Cette dernière, apprend-on, se soigne pour des troubles psychiques. Et c'est justement à travers cet exemple que ces orphelines lancent un appel au wali d'Alger dans l'espoir de bénéficier individuellement d'un F1 ou, le cas échéant, d'un chalet de même espace. Elles rappellent à l'occasion que bon nombre d'entre elles n'arrivent pas à s'entendre sur le partage du loyer en raison du problème d'incompatibilité cité. Notre interlocutrice s'interroge sur l'attitude sourde des autorités aux maintes doléances formulées à ce sujet. “Pourquoi cette discrimination, alors que d'autres orphelines ont pu bénéficier chacune d'un F1 ?” L'on croit savoir que l'Opgi compétente serait très sensible à leur problème, pourvu que les décideurs prennent en charge la question. La balle est donc dans le camp du wali délégué et du wali d'Alger. Gageons que cette affaire trouvera une oreille attentive au vu de l'importance du problème posé. A. F.