Une nouvelle rumeur annonce une visite programmée du chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, en Algérie. Des médias parisiens ont indiqué que le président français visitera Alger, vers la fin de l'année, dans le cadre d'une virée régionale qui le conduira également en Libye, en Tunisie, au Maroc et, enfin, au Liban. Différentes sources divergent sur la date de la visite. Des médias marocains annoncent que le président français viendra à Rabat en septembre pour s'entretenir avec le roi du Maroc sur la lancinante question de l'émigration clandestine. Des médias algériens, notamment des sites d'information en ligne, précisent qu'Emmanuel Macron assistera, en octobre, à une rencontre d'affaires qui réunira les patrons des deux pays à Alger. Mais il semble que, selon toute vraisemblance, la visite d'Emmanuel Macron — si elle a lieu — tournera essentiellement autour de la question migratoire et de la situation en Libye. Deux sujets qui ont été discutés au cours de la semaine dernière par les deux ministres des Affaires étrangères, à savoir Abdelkader Messahel et Jean-Yves le Drian qui se sont parlé au téléphone. Un communiqué commun a indiqué qu'il y avait une "convergence de vues" entre les deux hommes sur les deux questions. L'annonce de cette visite du président français risque en revanche de créer une nouvelle polémique entre les deux pays. Si elle intervient vers la fin de l'année, cela pourra être interprété comme un soutien franc des autorités françaises à Abdelaziz Bouteflika qui s'apprête à briguer un nouveau mandat présidentiel, ouvrant ainsi la voie à une présidence à vie. Un geste qui ne va pas forcément plaire à l'opposition algérienne et même à celle de la France. En 2014, une visite de l'ancien secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en pleine campagne électorale pour la présidentielle avait été interprétée comme un soutien de Washington à Abdelaziz Bouteflika. Cela même si les officiels algériens, autant que leurs homologues américains, avaient tenté d'expliquer que la visite était prévue de longue date. Outre l'agenda politique, les autorités françaises ne peuvent ignorer l'état de santé du chef de l'Etat algérien. On se souvient qu'avant la visite de décembre dernier, Emmanuel Macron avait attendu longtemps avant de venir. Il avait notamment en tête l'annulation, à la dernière minute, d'une visite de la chancelière allemande, Angela Merkel. Cette dernière devait prendre l'avion avant de rebrousser chemin après l'annonce d'une "angine aiguë" qui avait affecté le chef de l'Etat algérien. La visite, annoncée pour plus tard, n'a jamais eu lieu. Lors de sa venue en décembre 2017, Emmanuel Macron avait annoncé une visite d'Etat pour le printemps. Cela ne s'est pas concrétisé pour des raisons qui n'ont jamais été données. Et plusieurs dossiers liant les deux pays, notamment dans le domaine économique, restent en suspens. Certains attendent même des arbitrages au plus haut niveau des deux Etats. Ali Boukhlef