Une lourde facture impayée en est à l'origine. Le siège de l'APC de Mekla, dans la wilaya de Tizi Ouzou, vient de se voir sanctionné par les services de Sonelgaz qui, en ultime recours, ont procédé à la coupure du courant électrique de cette institution publique locale. Selon des sources au fait du dossier, la facture à l'origine de cette coupure concerne à la fois l'éclairage public et un poste transformateur d'une station de pompage qui n'est plus utilisé par l'Algérienne des eaux mais qui a fait l'objet de piratage par certains habitants. "Le transformateur a été installé à la demande de l'ADE pour les besoins d'une station de pompage à Oued Sébaou, mais après la mise en service du transfert du barrage Taksebt, il y a quelques années, l'ADE s'est désistée de ce transformateur dont la prise en charge a été ainsi transférée vers l'APC sur décision des autorités. Et, depuis, ce transformateur continuait à servir à alimenter illicitement, des domiciles de certains résidents du village Chaouffa", a expliqué notre source précisant que cette facture en litige a atteint la somme astronomique de 1 100 000 DA. "Sinon, toutes les autres factures de l'APC ont été payées rubis sur l'ongle", nous a affirmé une source à l'APC de Mekla. Selon nos sources, ce litige perdure maintenant depuis une dizaine d'années. Les habitants qui ont effectué des branchements de ce transformateur n'avaient pas d'autres choix car ils ne disposent pas d'attestations d'existence de leurs habitations, qui sont pour la plupart d'entre elles des constructions illicites, pour pouvoir obtenir des compteurs électriques auprès de Sonelgaz. "Cette situation à laquelle sont confrontées les autorités locales aujourd'hui est le fruit du laxisme des gestions antérieures puisque la situation des ces résidents n'a jamais été régularisée alors que le nombre des branchements illicites ne faisait qu'augmenter", déplore notre source. À noter que dans un écrit placardé sur les murs à Mekla, le P/APC de la localité a dénoncé cette mesure prise par Sonelgaz, dit-il, "d'une manière abusive et sans préavis de coupure et se réserve donc le droit de déposer une plainte auprès du procureur de la République". Selon le maire, cette coupure a été opérée en son absence et "les agents se sont contentés de pénétrer dans l'enceinte de la mairie, de couper l'alimentation et de repartir sans même refermer la porte de la cage électrique". Les tentatives d'obtenir plus d'explications sont resrées vaines, les deux numéros de l'opérateur public, Sonelgaz, ne répondaient pas. En attendant le règlement de ce conflit, le siège de l'APC est alimenté à l'aide d'un groupe électrogène. Selon le maire de Mekla, les factures de la gestion des mandats précédents ne se limitent pas à celles de Sonelgaz, puisque, relève-t-il, "avec toutes ces factures qui continuent d'arriver sur le bureau du P/APC, on se demande si on va gérer ce mandat ou passer notre temps à assainir les lourds passifs des mandats précédents". "Il semble que les mandats successifs précédents auraient agi selon la politique de laissez-moi vivre aujourd'hui et tuez-moi demain, et aujourd'hui on se retrouve le couteau sous la gorge", dit-il. Saïd MECHERRI