Pour le P-DG de Sonatrach, le projet a été octroyé au pied levé à l'entreprise chinoise CPECC. "Le projet d'extension et de réaménagement de la raffinerie pétrolière de Sidi R'zine (Alger) a été une erreur à la base. Avec l'argent dépensé pour réhabiliter une raffinerie aussi vétuste en recourant à l'importation pour compenser les manques à gagner de la production durant la période des travaux d'extension, nous aurions pu tout aussi bien faire construire une nouvelle installation." C'est ce qu'a reconnu, à Annaba, le P-DG de Sonatrach, en marge de la visite de travail qu'il a effectuée dans cette wilaya, hier, tout en annonçant que ce projet devrait être livré enfin en janvier 2019. C'est-à-dire avec un peu plus de trois autres mois de retard, il faut le souligner, après qu'il a été confié au pied levé, en novembre 2016, au groupe chinois CPECC (China Petroleum Engineering and Construction). Rappelons qu'un premier contrat, signé en 2010 entre Sonatrach et le groupe français Technip, pour la réhabilitation de ladite raffinerie de Sidi R'zine, a été resilié unilatéralement par le groupe pétrolier algérien pour non-respect des engagements, en juin 2015. Toujours à propos de ce chantier, M. Ould Kaddour a ajouté que ces retards ont occasionné des pertes énormes, puisque ce sont quelque 20 milliards de dinars qui ont été déboursés en plus de ce qui était prévu lors de la signature du marché initial. Invité à dire à combien il évalue ces pertes, le patron de Sonatrach a répondu qu'il est encore trop tôt pour en parler et que ce travail de comptabilité ne pourra se faire qu'après la réception du projet. Lors de sa visite à Annaba, le P-DG de Sonatrach a présidé une réunion de travail avec les cadres de son groupe au cours de laquelle des exposés sur les projets de développement d'Asmidal et de Sonatrach à l'horizon 2030 ont été présentés dans la salle de conférences de l'hôtel Sheraton. M. Ould Kaddour a notamment évoqué le projet SH-2030, que le groupe s'est assigné pour se placer durablement et efficacement au Top 5 des grands groupes mondiaux, pour peu qu'il définisse les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Il a mis en avant les atouts dont dispose l'entreprise, à savoir une géologie nationale favorable, des réserves d'hydrocarbures appréciables, une main-d'œuvre qualifiée en nombre et un accès privilégié à un grand marché d'export. Des atouts qui ne suffisent plus et qui se déclinent en une demande nationale et internationale et des prix soumis à une forte pression, la reconstitution trop partielle des réserves, un environnement réglementaire difficile, des ressources humaines renouvelées et une expertise à reconstruire. Ce sont là les grandes lignes du plan SH-2030 que se trace le géant Sonatrach pour les douze années à venir, dira son P-DG, afin de redresser les fondamentaux de l'entreprise et de passer ensuite "de la compétence à l'excellence en 2030". La direction de l'entreprise mixte Fertial a présenté en la circonstance son propre programme de développement à cours terme qu'elle a basé sur la transformation des phosphates, en prévision de la mise en production du complexe phosphatier d'Oued Keberit (wilaya de Souk-Ahras). Un projet créateur de richesses et d'emplois pour toute la région, faut-il le souligner. A. Allia