L'origine de la maladie demeure inconnue, la piste de l'eau est exclue. Les résultats de l'enquête diligentée par les services du ministère de la Santé quant à l'infection d'origine virale qui a fait deux morts à Bouira ne sont toujours pas connus, a-t-on appris, hier, auprès de la direction locale de la santé. Toutefois, une chose est certaine : selon cette direction, l'eau est hors de cause. En effet, les prélèvements effectués par les services de la direction de l'hydraulique se sont avérés négatifs. "Toutes les analyses effectuées dans les daïras d'Aïn Bessam, de Bir Ghbalou et dans les différents points d'eau de la région ont démontré que l'eau consommée est hors de cause", ont affirmé, ce jeudi, les responsables de la direction des ressources en eau. Pour ce qui est des quatre patients admis à l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) d'El-Kettar à Alger, leur état est stationnaire, a-t-on appris auprès de leurs familles. "Leur état de santé ne prêtait plus à l'inquiétude ces dernières 48 heures. Ma sœur (le quatrième cas diagnostiqué mercredi, ndlr) va mieux et son insuffisance rénale a nettement regressé", a assuré Mohamed, le neveu de la première victime. S'agissant de l'origine de cette maladie, elle demeure inconnue. Ni les services de la DSP ni ceux du centre local d'épidémiologie n'étaient en mesure de communiquer sur le sujet. "Nous n'en savons pas plus que vous (les médias, ndlr)", lâchera le docteur Boualem Hani, chef de service du département prévention à la DSP de Bouira. Le pavillon des urgences de l'hôpital d'Aïn Bessam, où le premier cas a été diagnostiqué le 8 août dernier, est toujours en quarantaine. Le personnel médical est soumis à une hygiène très stricte, a-t-on constaté sur place. Là encore, aucune information n'a filtré sur les causes de cette infection. Les médecins, tout comme les infirmiers et les ambulanciers, vivent, depuis mardi, la peur au ventre. "Nous avons, certes, peur, mais nous évitons d'y penser. Nous attendons les résultats du ministère, comme tout le monde", indique le personnel médical interrogé jeudi. Devant un tel manque en matière de communication, les spéculations et autres rumeurs enflamment les réseaux sociaux locaux, ce qui accentue la panique, voire la psychose, chez les citoyens. Ces rumeurs évoquent des maladies telles que le choléra, la typhoïde, ou encore un virus provenant du moustique tigre. Face à ces spéculations sans fondement, aucun communiqué d'aucune institution compétente ne les a contredits. Pis encore, la cellule de crise mise en place au lendemain du décès du second cas, soit mardi dernier, n'a, pour l'heure, émis le moindre communiqué, laissant ainsi libre cours aux rumeurs les plus alarmistes. Contactés jeudi, les services de l'Institut Pasteur d'Alger n'ont pas souhaité s'exprimer sur le sujet, tout indiquant que les résultats des analyses seront communiqués "prochainement", sans donner de date précise. Pour rappel, depuis le 12 du mois en cours, la wilaya de Bouira est au cœur de l'actualité à cause d'une étrange maladie qui a déjà coûté la vie à deux femmes âgées. Cette infection virale provoque des troubles gastriques et surtout une insuffisance rénale pouvant entraîner la mort. RAMDANE BOURAHLA