Les militaires à la retraite ont décidé de réinvestir la rue, jeudi dernier, à Tizi Ouzou, pour tenter d'organiser une nouvelle marche de protestation et de rallier Alger, la capitale. Comme d'habitude, les manifestants ont tenu à rappeler leur plateforme de revendications portant, notamment, sur la hausse des pensions de retraite, la réservation de quotas de logements sociaux au profit des retraités de l'armée et de leurs ayants droit, une bonne prise en charge médicale, ainsi que l'octroi de licences de taxi. Et si la Coordination nationale des militaires à la retraite et des ayants droit avait décidé initialement d'un regroupement national, jeudi matin à la gare routière de Boukhalfa située à la sortie-ouest de Tizi Ouzou, pour prendre la direction d'Alger, la marche n'a finalement pas eu lieu. Et pour cause, ils n'étaient qu'une centaine de manifestants venus de plusieurs wilayas du pays à avoir pu rallier Tizi Ouzou, avant de se voir stoppés par un important cordon de sécurité dépêché aux premières heures de la matinée à la gare routière de Boukhalfa. De nombreux véhicules de police étaient stationnés à la sortie de Tizi Ouzou et de Draâ Ben-Khedda où des barrages filtrants très stricts avaient été dressés, notamment au poste de police habituel de Boukhalfa, pour fouiller pratiquement tous les véhicules roulant dans les deux sens. Le barrage le plus important a été établi au niveau de la localité de Tadmaït, à une quinzaine de kilomètres de Tizi Ouzou, où une trentaine de fourgons de la gendarmerie et de la police avaient pris place tôt le matin. Ce qui a provoqué de grosses perturbations de la circulation routière. C'est ainsi que les automobilistes roulant sur la RN12 menant d'Alger à Tizi Ouzou ont été confrontés à un bouchon d'une dizaine de kilomètres entre Naciria et Tadmaït où tous les véhicules se dirigeant vers la ville de Tizi Ouzou ont été fouillés par les forces de l'ordre. De nombreux manifestants ont été ainsi refoulés manu militari. Et si les quelques manifestants, ayant rallié Tizi Ouzou la veille, ont pu se regrouper au centre-ville de Tizi Ouzou, ils ont, cependant, attendu, en vain, jusqu'à la mi-journée, l'arrivée d'autres camarades pour entamer la marche comme convenu. Ils ont, toutefois, promis de "remettre cela" le 6 septembre, pour maintenir leur "protesta" et leurs revendications. "À chaque fois, on nous empêche de marcher pour exiger nos droits, mais nous sommes déterminés à réinvestir continuellement le terrain jusqu'à la satisfaction totale de nos revendications", dira un membre de la Coordination nationale des militaires à la retraite et des ayants droit, qui a confirmé l'appel à une nouvelle marche de protestation pour le 6 septembre de Tizi Ouzou vers Alger. M. H.