En crise depuis plusieurs décennies, le secteur des textiles et cuirs veut se redresser. Les responsables de la filière comptent notamment sur la collecte des peaux des moutons sacrifiés durant l'Aïd el-Adha pour booster les rares tanneries qui restent encore en activité. Selon le P-DG du Groupe public des textiles et cuirs (Getex), Mokrane Zerrouki, les autorités compte élargir, dès l'an prochain, l'expérience de la collecte des peaux de mouton. Cité par l'APS, le responsable a indiqué que "l'opération-pilote de collecte des peaux de bêtes sacrifiées sera généralisée à partir de l'Aïd el-Adha prochain à travers tout le territoire national, ce qui permettra de collecter la quasi-totalité des peaux", a-t-il indiqué, ajoutant qu'"entre 4,5 et 5 millions de têtes ovines sont sacrifiées annuellement à l'échelle nationale". Selon le même responsable, "cette expérience, la première du genre, était couronnée d'une parfaite réussite, puisque ses initiateurs ont collecté près de 900 000 peaux, dépassant largement les objectifs du ministère fixés à 800 000 peaux sur un total de plus de 4 millions de bêtes sacrifiées". L'expérience a concerné, dans un premier temps, six wilayas que sont Alger, Oran, Constantine, Jijel, Sétif et Batna. S'il ne peut pas être utilisé en l'état, le premier responsable du groupe public a précisé que "le cuir récupéré devrait servir de matière première pour les tanneries nationales, ce qui permettra, par ricochet, de redynamiser une filière dont les produits sont connus à l'échelle mondiale". Un avis partagé par la responsable des PME au ministère de l'Industrie. Pour Hassiba Mokraoui, citée par la même source, la collecte des peaux d'ovins "permettra non seulement de structurer à nouveau la filière cuir, mais également de faire naître des PME-PMI activant dans, entre autres, la transformation de laine, ce qui devrait permettre de générer des postes d'emploi". "Nous sommes en train d'identifier les problèmes de la filière cuir et de les résoudre. Ceci s'inscrit dans le cadre d'un programme national qui vise à redynamiser le secteur à l'effet de satisfaire nos besoins locaux en cuir et s'orienter, par la suite, vers les marchés extérieurs", a-t-elle indiqué. En plus de la collecte des peaux d'ovins, les autorités ont alloué aux entreprises du secteur une aide financière de 21 milliards de dinars dont 3 milliards de dinars au profit de la branche cuir, et ce, au titre du plan de relance 2011-2015. Ali B.