L'inflation a atteint 4,8% sur un an en juillet. Le rythme annuel a été de 4,6% en juin 2018, marquant ainsi une légère hausse entre juin et juillet en glissement annuel. L'Office national des statistiques (ONS) a fait constater dans une note diffusée, hier, que, excepté les biens alimentaires qui ont connu une baisse de 4,5% en juillet, toutes les autres catégories de produits entrant dans le calcul de l'inflation ont connu de légères tendances haussières. Les prix des produits alimentaires industriels affichent une variation de +0,1%, les prix des produits manufacturés (+0,5%), les services (+0,1%), tandis que le groupe Divers enregistre une croissance de 1,4%. La baisse des produits alimentaires (-4,5) a contribué à freiner la tendance haussière constatée sur la courbe de l'inflation. Les prix des produits agricoles frais se distinguent par une chute de près de 8,7%, résultat de la baisse des prix de certains produits relevant de cette catégorie, notamment les fruits et légumes (respectivement -38,8% et -12,5%). En revanche une hausse relativement importante, soit 3,9%, caractérise les prix de la volaille. La variation mensuelle des prix à la consommation pour juillet, comparativement à juin, fait ressortir une évolution négative de -1,9%. En tout cas, cette vigueur des prix met sous pression non seulement le gouvernement, déjà embourbé dans de complexes arbitrages budgétaires au titre de la loi de finances 2019, mais aussi la Banque d'Algérie, prise en tenailles entre les impératifs de création monétaire, la dépréciation de la monnaie aux fins de réduire l'impact du contrechoc pétrolier sur l'économie et la nécessité de veiller sur une évolution modérée des prix. Pour y faire face, dans un contexte marqué par l'expansion de la liquidité bancaire de près de 57% en moyenne, enregistrée au 1er semestre 2018, conséquemment à la mise en œuvre du financement non conventionnel depuis octobre 2017, la Banque d'Algérie a annoncé récemment avoir lancé des opérations de "stérilisation" et de "cantonnement" des excédents de liquidités monétaires. Cette politique visait à contenir les éventuelles poussées inflationnistes, à en croire des responsables de la Banque centrale. Cependant, le taux d'inflation qui s'était établi à 4,6% à juin 2018 a atteint 4,8% en juillet, mais reste au-dessous de la barre des 5,5% prévus par la loi de finances de l'actuel exercice budgétaire. Ali Titouche