Le cas de suspicion de choléra qui planait sur une patiente hospitalisée depuis lundi dernier au service des maladies infectieuses du CHU d'Oran, a été levé par le laboratoire de microbiologie de cet établissement de santé, confirmant les analyses négatives pour la bactérie du choléra. Seule la présence de germes d'une gastroentérite a été confirmée. Pour rappel, cette patiente, qui revenait d'une visite familiale dans l'Algérois, présentait des symptômes identiques à ceux du choléra, à savoir vomissements et diarrhées chroniques. Ce résultat a soulagé les proches de la malade, à qui l'on avait demandé de rester cloîtrés chez eux, mais a surtout soulagé le personnel médical et les responsables locaux. La cellule de crise mise en place au lendemain de l'apparition de foyers infectieux de choléra dans le centre du pays reste en alerte à Oran, et a initié des contrôles des différents puits se trouvant sur le territoire de la wilaya. Pour autant, cette alerte aura eu le mérite de lever le voile sur l'état de délabrement de certains services du Chuo dont celui des maladies infectieuses qui ne répond plus, depuis des lustres, aux normes élémentaires pour un tel service sensible dans la prise en charge des malades. D'ailleurs, suite à notre article (voir l'édition du 29 août 2018), évoquant l'état déplorable des sanitaires, les fuites d'eau et l'obligation faite aux proches des malades de ramener des seaux, des bouteilles d'eau de javel et de la literie ont poussé les responsables à réagir. Alors qu'officiellement ces derniers ont surtout communiqué pour dire que "tout va bien", dans la réalité des équipes d'agents d'entretien et de nettoyage ont été dépêchées au service des maladies infectieuses "pour déboucher les sanitaires, nettoyer les lieux et réparer les fuites d'eau", nous explique un médecin. "On nous a même ramené des bureaux pour les médecins et équipé les salles de consultation, le nouveau service en construction tarde à être réceptionné et la garnison aurait dû carrément être fermée pour insalubrité", explique notre source. Du côté de la population d'Oran, la crainte et l'angoisse liées au choléra restent fortes et plusieurs personnes, présentant des cas de vomissements, sont aussitôt évacuées, dans la panique, aux urgences. Les pharmacies du centre-ville d'Oran, et face à la demande, ont vu leur stock de gel désinfectant nettement entamé, alors que des appels sur les réseaux sociaux pour organiser des opérations de nettoyage des quartiers se multiplient. Les pouvoirs publics sont du coup interpellés quant à une conduite d'eaux usées éclatée, des vide-ordures bouchés ou des amoncellements de déchets. D. Loukil