Suite aux dernières intempéries qui ont frappé de plein fouet la ville de Tébessa, une commission d'enquête interministérielle composée des représentants des secteurs des travaux publics, des ressources hydriques et de l'intérieur a été dépêchée, hier vendredi, sur les lieux de la catastrophe. Ladite commission est appelée à faire des investigations sur les vraies raisons qui ont conduit à cette catastrophe. C'est d'ailleurs le souhait de toute une population, impuissante face à une mafia du foncier qui sévit toujours et en toute impunité. De prime abord, les dégâts causés ne sont pas imputables uniquement aux pluies diluviennes, comme l'avait déclaré le chef de l'exécutif de la wilaya lors d'un point de presse organisé jeudi matin, mais plutôt au débordement de l'oued Nagues qui a causé des ravages dans plusieurs quartiers du chef-lieu, notamment au boulevard Houari-Boumediene, bâti sur le lit de l'oued qui traverse la ville. Une situation prévisible, donc, pour les riverains, qui ont dénoncé les travaux bâclés de ce projet en responsabilisant non seulement la Direction des travaux publics mais également les autorités locales. Mercredi dernier, suite à de fortes chutes de pluie qui ont commencé peu après 16 heures, les eaux ont rapidement débordé sur le boulevard Houari-Boumedienne, prenant au piège des automobilistes à bord de leurs véhicules. C'est sur ce boulevard qu'on enregistrera la mort d'un enfant de 5 ans, M. A., piégé par la montée subite des eaux, et que l'intervention des riverains n'a pas pu sauver. Au carrefour de l'EPLF, déjà coutumier de ce genre de situation, les services de police et ceux de la Protection civile sont intervenus pour secourir plusieurs personnes et familles coincées par les eaux. Dix-huit personnes, au total, ont été secourues par les agents de la Protection civile et acheminées vers l'hôpital, note-t-on dans le bilan de ces intempéries. Draâ l'Imam demeure incontestablement le quartier le plus touché par cette catastrophe. C'est là, en effet, que seront enregistrées des centaines d'interventions dans plusieurs habitations et commerces envahis par les eaux. Des dégâts matériels ont été enregistrés, dont plusieurs voies qui ont été complètement fermées par la boue alors que le niveau des eaux a atteint, dans certains quartiers, un mètre, selon un communiqué de la Protection civile. Près d'une centaine de maisons ont été complètement submergées par les eaux. Pas loin de Draâ l'Imam, les quartiers Fatma-Zahra et la route d'Annaba ont subi le même sort. L'absence d'égouts et de caniveaux a favorisé les inondations de plusieurs avenues, à l'image de la trémie, complètement submergée. En somme, ce sont des scènes apocalyptiques que la population locale a vécues pendant plusieurs heures. Les agents de la Protection civile, appuyés par leurs collègues venus des wilayas limitrophes, ont passé toute la nuit à pomper l'eau qui a envahi habitations et commerces. Une soixantaine de véhicules ont été emportés par les crues, alors que plusieurs commerçants ont subi des pertes importantes. Rachid Ghorieb