Les débordements des oueds à Tiaret et à Sidi Bel-Abbès ont été fatals pour 5 personnes. De violents orages se sont abattus, à la fin de la semaine dernière, sur plusieurs régions de l'ouest du pays. En effet, mercredi après-midi, les pluies torrentielles qui sont tombées dans la région de Tiaret, ont fait 4 morts, dont 3 personnes, membres d'une même famille, habitant la ferme Bridja, située sur le tronçon reliant Bouchekif à Sougueur. Les victimes : le père âgé de 60 ans et ses deux enfants, une fille de 11 ans et un garçon de 3 ans, étaient à bord d'un véhicule avant d'être surpris par le débordement d'un oued. Le corps de la fille a été retrouvé vers minuit, celui du père jeudi à la première heure, alors que le garçon a été retrouvé dans la matinée de vendredi à quelques kilomètres du lieu du naufrage dans les environs de Sougueur. Ces orages, dont les pluies ont atteint près de 100 mm, selon les services de l'hydraulique, ont été à l'origine de fortes inondations qui ont touché de nombreux foyers ainsi que des édifices et lieux publics. À Tiaret, chef-lieu de wilaya, où la panique était à son paroxysme tant le climat était à la limite du déluge, on note les dommages enregistrés à la station de pompage, située sur la voie d'évitement, qui était complètement submergée et où deux véhicules ont été engloutis par les eaux. La trémie de la place Regina qui a subi un léger éboulement, a entraîné le blocage de la circulation. Cette situation a duré jusqu'à l'arrivée des éléments de la Protection civile. Par ailleurs, les occupants d'une maison mitoyenne à la Maison de la presse, gagnés par une frayeur singulière, ne savaient où aller tant leur demeure était au bord d'un effondrement avéré vu l'eau qui la submergeait. Dans la foulée, plusieurs autres citoyens, notamment ceux habitant des bidonvilles, à l'instar du quartier Karman, ne savaient plus à quel saint se vouer tant la catastrophe était imminente. Accompagnées de grêle, les pluies diluviennes ont été à l'origine d'inondations dans l'ensemble de la ville. Faute d'entretien, des avaloirs, parfois inexistants en plusieurs endroits, et la montée instantanée des eaux de pluie et celle des eaux usées débordant des réseaux d'assainissement ont entièrement recouvert les artères de la ville. La boue a envahi les chaussées et la circulation était quasi impraticable. Une situation qui a engendré la colère des citoyens qui n'ont trouvé que les réseaux sociaux pour exprimer leur ras-le-bol tant la communication avec les autorités locales se veut chimérique, pour ne pas dire impossible. Chacun à sa manière, les citoyens n'ont pas cessé de diffuser des photos, des vidéos et des commentaires significatifs accusant les autorités locales d'un laxisme avéré. Cependant, d'autres localités ont vécu le même calvaire, à l'instar de Tousnina, à 38 bornes de Tiaret, où un jeune homme n'a dû son salut qu'à la solidarité de ses concitoyens qui l'ont sauvé in extremis d'une mort certaine. Alors qu'il était dans son véhicule, ce dernier a été soudainement surpris par les eaux qui l'ont entraîné dans un oued. Ce sont des citoyens qui, animés d'une volonté exemplaire, ont risqué leur vie pour le sauver. Parrallèlement à l'élan de solidarité déployé par les citoyens, on enregistre l'aide des services de la DTP et celle de la Protection civile qui se sont distingués par la mobilisation de 60 agents pour intervenir plus de 120 fois. À Sidi Bel-Abbès, à la suite des fortes précipitations qui se sont abattues dans la nuit de jeudi à vendredi dans toutes les localités du sud et du nord de la wilaya, un homme non identifié et dont l'âge n'a pu être déterminé a été emporté jeudi dernier,vers 9h30, par les crues de l'oued Mekerra, et ce, au quartier Houari-Boumediene du chef-lieu de wilaya, a indiqué la cellule de communication de la Protection civile. En effet, dès l'alerte des riverains, les services de la Protection civile ont mobilisé pas moins de 12 plongeurs, 65 pompiers de différents grades, 5 camions d'intervention et 3 ambulances tout le long du cours d'eau pour repêcher le corps. À l'heure où nous mettons sous presse, le corps de la victime n'a toujours pas été retrouvé. Les agents de la Protection civile sont encore sur les lieux et l'opération de recherche se poursuit, a précisé notre source. Par ailleurs, à Tlemcen la pluie est tombée durant deux jours sans discontinuer atteignant jusqu'à 20 mm. Les précipitations ont causé le débordement de certains oueds dans les zones rurales comme à Sebdou et à Ouled Mimoun. Dans la casbah les eaux ont pénétré dans les vieilles habitations. La circulation automobile a été rendue difficile à cause de la mauvaise visibilité accentuée par un épais brouillard. En revanche, l'abondance des pluies a permis au barrage de Beni Bahdel d'emmagasiner un volume hydrique appréciable. R. SALEM/B. A./A. BOUSMAHA