La hausse du taux de chômage, le gel d'offres d'emploi et l'absence de transparence dans les opérations de recrutement lancées ont, vraisemblablement, fourni le combustible pour une forte mobilisation revendicative dans la capitale de Tidekelt. À travers plusieurs formes d'action, telles que les marches et les sit-in visant les institutions publiques enregistrés presque quotidiennement dans cette wilaya déléguée, les chômeurs, des jeunes pour la majorité d'entre eux, réclament leur insertion professionnelle et des postes de travail décents en vue d'en finir avec l'hydre du désœuvrement et les vices de l'oisiveté dans cette région qui renferme l'une des plus importantes réserves gazières en Algérie. La protestation est la seule option offerte aux chercheurs d'emploi qui tentent de dénoncer pacifiquement les difficultés d'employabilité dans ce pandémonium du Sud et surtout les embauches extraordinaires dont ils bénéficient périodiquement. Il faut revenir sur le dernier mouvement de protestation organisé par les chômeurs de la commune d'In Ghar (60 km du chef-lieu de wilaya d'In Salah) pour se rendre compte de la gravité de la situation qui a atteint le seuil du tolérable. Il a fallu l'intervention du wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, qui s'est déplacé en démineur jusqu'à In Salah, pour faire entendre raison aux protestataires qui ont exercé une pression suffisamment disruptive pour faire réagir les autorités locales. Le chef de l'exécutif a réuni une vingtaine d'entreprises, dont Sonatrach et ses filiales, Vigil Grup, Ugabue, CTCO, Vigilance, Bayat Catering, l'Ade, Alamafrique, Saha, Tidekelt et Inerga, autour d'une table afin d'étudier la possibilité d'embaucher le maximum de chômeurs relevant de Tidekelt. La réunion qui s'est tenue en présence du wali délégué d'In Salah a été une occasion de débloquer les offres d'emploi gelées et mettre plus de transparence sur les opérations de recrutement en cours de lancement. Ainsi, 568 postes, dont 80% sous forme de contrats à courte durée, ont été ouverts au terme de cette rencontre. Le wali délégué d'In Salah, Lakhdar Seddas, a procédé, hier samedi, à la répartition de ce quota en fonction du nombre de demandeurs d'emploi relevés dans chaque localité relevant administrativement d'In Salah. Cependant, cette démarche reste loin des attentes des chômeurs qui ont tenu à dénoncer les surenchères et les dépassements enregistrés à la direction déléguée de l'emploi, mais aussi la gestion improvisée de cet épineux dossier. Les protestataires exigent une commission d'enquête pour démasquer les bénéficiaires de contrats douteux, dont des retraités du corps de la garde communale et les bénéficiaires de projets dans le cadre des différents dispositifs d'emploi (Angem, Ansej et Cnac). "Le dossier fourni doit contenir l'attestation de non-affiliation délivrée par la Cnas et la Casnos pour connaître le statut réel du demandeur d'emploi. Nous en avons ras-le-bol des dépassements enregistrés et de l'indifférence des autorités compétentes" a-t-on maugréé. La réaction du premier magistrat de la wilaya ne s'est pas faite attendre face à ses accusations graves. Il aurait mis fin aux fonctions du directeur d'emploi de la wilaya déléguée d'In Salah, Mohamed Bourihane. Pour confirmer ou infirmer cette information, nous avons contacté, le directeur d'emploi de la wilaya de Tamanrasset, Ahmed Omrani. Ce dernier nous a dit qu'il n'a reçu, jusqu'à jeudi dernier, aucune notification de son ministère de tutelle au sujet de ce limogeage.