C'est l'aperçu biographique de Mohamed Idir Aït Amrane qui a servi de fil conducteur à une journée commémorative, organisée à son hommage à Tiaret par le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), lundi, et ce, sur l'initiative de l'association Vie et Espoir. Quelques lignes donc pour présenter le programme de cette rencontre tout auréolée par une exposition des œuvres du défunt et de tant d'autres ayant investi le monde culturel amazigh. Dans son intervention, l'actuel secrétaire général du HCA, M. Merrahi, assisté sur le podium par MM. Issad, directeur de la promotion culturelle au HCA, Saïd Chibane, ancien ministre, ainsi que le fils et le frère de da Idir, s'est interrogé sur le parcours militant du défunt en soulignant tout l'intérêt d'une anthropologie sémantique qui a conduit à ce qui est la culture amazighe aujourd'hui. Dans ce sens, il a caractérisé cette biographie de concept qui a mis en circulation les catégories du passé, du vieux et du fixé de cette culture en opposition à l'actuel et au récent. Un hôte de marque, Djamel Belhadj, un ex-sénateur de la wilaya de Tiaret, avait, en peu de mots, défini le passé de Aït Amrane comme une façon d'approcher la mort des histoires fondatrices, la démocratisation de la question relative à la connaissance de l'histoire. “Ceux qui sont absents aujourd'hui ont tort car ils ne connaissent rien”, avait-il martelé en faisant allusion aux autorités locales, notamment le wali et le président d'APW, qui avaient brillé par leur absence. Cependant, un grain de sel a agrémenté cette journée par la présentation de quelques séquences de l'ENTV sur les différentes actions de da Idir ainsi que l'exhibition de chants patriotiques, composés par le défunt, par la jeune chorale de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. “Ce n'est qu'un début mais nous donnerons un cachet traditionnel à cette action qui aura lieu à Tiaret chaque année sous la forme d'une semaine culturelle multidisciplinaire”, nous a promis M. Merrahi à la fin de cette journée qui a été clôturée tard dans l'après-midi par le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe de Aït Amrane. R. SALEM