à Sonatrach, les charges du personnel sont passées de 150 milliards de dinars en 2016 à 140 milliards de dinars en 2017, soit près d'un milliard de dollars, peut-on lire dans le rapport financier annuel complet (2017) que l'entreprise vient de rendre public. La masse salariale de la compagnie nationale a enregistré un relèvement très sensible, ces dernières années, non seulement en raison de la hausse des effectifs (52 000 travailleurs dont 60% exercent dans les régions du sud du pays), mais aussi parce que la société a accordé une série d'augmentations salariales à ses employés. Ainsi, une augmentation de 15% a été observée en 2010, suivie d'une revalorisation de 21% en 2011 et d'une nouvelle et substantielle majoration de 52,5% en 2012. De fait, la masse salariale a augmenté sous l'effet de hausses des salaires ; elle est passée de 80 milliards de dinars en 2009 à 90 milliards en 2010 et 117 milliards en 2011. En 2012, elle était de 171 milliards de dinars, soit plus de 2,2 milliards de dollars. Toutefois, ces charges salariales ne sont pas aussi élevées que certains voudraient le faire croire, explique-t-on. Elles sont largement inférieures aux masses salariales enregistrées chez les majors pétroliers qui offrent une rémunération compétitive accompagnée d'avantages intéressants, contrairement à Sonatrach où la rémunération reste "faible", ajoute-t-on. Dans une lettre adressée aux employés, et dont nous détenons une copie, le P-dg du groupe, Ould Kaddour, évoque cela et insiste sur le fait que "l'amélioration sensible" de la gestion des ressources humaines fait partie des axes "prioritaires" sur lesquels des groupes de travailleurs de l'entreprise "sont mobilisés" actuellement. Par ailleurs, y est-il ajouté, des mécanismes de "promotion" et d'"évolution des carrières" seront mis en place, notamment, à travers la gestion des carrières, la gestion de la "performance", le développement "des compétences" et le "mode de recrutement". Il est également relevé, dans ce document, que la refonte de la politique des ressources humaines concerne également le programme de mise à niveau du Top managers de Sonatrach dont la finalité est d'instaurer une nouvelle culture et de nouveaux comportements managériaux au sein de la société. Elle intègre aussi le programme de formation "Top 200" dédié aux jeunes à haut potentiel appelés à assurer la relève. Au chapitre de la rémunération des associés de Sonatrach (Profit oïl), c'est-à-dire les bénéfices tirés des contrats en association, ceux-ci sont passés de 306 milliards de dinars en 2016, à 417 milliards de dinars en 2017 (près de 4 milliards de dollars), soit une augmentation de 36%, est-il mentionné dans le rapport cité plus haut. Par ailleurs, Sonatrach a perdu de l'argent du fait de la dépréciation du dinar. En effet, les pertes de change sur les avoirs en devises et les factures libellées en monnaies étrangères se sont établies à 68 milliards de dinars en 2017. Au tableau des primes d'assurance, le rapport souligne que pour les installations et complexes industriels, la prime d'assurance (tout risque) pour la période 2017-2018 était de l'ordre de 25,04 millions de dollars. Quant à la prime couvrant les appareils de forage, elle était de 1,4 million de dollars. Youcef Salami