L'attaque a été revendiquée par le groupe séparatiste "Al-Ahwaz", selon l'agence iranienne IRNA, et par l'autoproclamé Etat islamique (Daech), via son agence de propagande (Amaq). Au moins 29 personnes ont été tuées, hier, et plusieurs dizaines blessées dans une attaque terroriste contre une parade militaire dans la ville d'Ahwaz, dans l'ouest de l'Iran, selon la télévision d'Etat iranienne. Revendiquée dans un premier temps par le groupe séparatiste Al-Ahwaz, cette attaque l'a également été, quelques heures plus tard, par le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique, via son agence de propagande Amaq. Réagissant à cet attentat, qu'elles ont qualifié de terroriste, les autorités iraniennes ont accusé, sans le nommer, un régime étranger soutenu par Washington. "Des terroristes recrutés, entraînés et payés par un régime étranger ont attaqué Ahvaz... L'Iran considère que les parrains régionaux du terrorisme et leurs maîtres américains sont responsables de telles attaques", a écrit le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter. "L'Iran réagira rapidement et fermement pour défendre des vies iraniennes", a mis en garde le chef de la diplomatie iranienne. Auparavant, les Gardiens de la révolution et l'armée idéologique de la République islamique d'Iran avaient accusé les assaillants d'être liés à un groupe séparatiste arabe soutenu par l'Arabie Saoudite. "Ceux qui ont ouvert le feu sur les gens et les forces armées sont liés au mouvement al-Ahvazieh", a déclaré Ramezan Sharif, porte-parole des Gardiens de la révolution cité par Isna. "Ils sont nourris par l'Arabie Saoudite, et ils ont essayé de faire de l'ombre à la puissance des forces armées iraniennes", a-t-il ajouté. Le président iranien Hassan Rohani a promis, dans un communiqué publié sur son site internet officiel, une réponse "terrible" de son pays. "Ceux qui fournissent un soutien en matière de renseignement et de propagande à ces terroristes devront en répondre", a-t-il écrit. L'Arabie Saoudite, alliée des Etats-Unis, est le grand rival régional de l'Iran. Les deux pays s'opposent sur de nombreux dossiers au Moyen-Orient, notamment dans les conflits en Syrie et au Yémen. Il y a lieu de signaler, par ailleurs, que cette attaque coïncide avec la célébration par l'Iran de la Journée nationale des forces armées, qui commémore chaque 22 septembre le déclenchement, par Bagdad, de la guerre Iran-Irak (1980-1988) et la résistance de la "défense sacrée" iranienne lors de cette guerre imposée, selon la phraséologie officielle. Rappelons que plusieurs attaques visant notamment les Gardiens de la révolution ont été enregistrées ces dernières années en Iran. Le 20 juillet 2018, au moins 10 membres des Gardiens de la révolution avaient été tués dans une attaque menée par des insurgés contre l'une de leurs bases dans le Kurdistan iranien, dans le nord-ouest du pays. Le 7 juin 2017, des hommes armés et des kamikazes avaient attaqué le Parlement et le mausolée de l'imam Khomeiny à Téhéran, faisant 17 morts et des dizaines de blessés. Merzak Tigrine