La rencontre de Siga qui a réuni deux chefs de grands états, Syphax et Scipion, fera l'objet de débats après épuisement de 28 communications au programme. La grande famille des historiens et archéologues s'est donné rendez-vous, depuis hier, dans la salle de conférences de la wilaya d'Aïn Témouchent pour éplucher, essayer de comprendre et faire toute la lumière, durant les trois jours que durera le Colloque international sur le royaume des Massaessyles, sur la période phare de l'histoire du peuple algérien : la période numide. Ainsi, la rencontre de Siga qui a réuni les deux chefs de grands Etats, Syphax et Scipion, fera l'objet de débats qui seront sanctionnés par une série de résolutions et de recommandations après épuisement des 28 communications au programme. En effet, la matinée de la première journée a été consacrée à des allocutions d'ouverture de cet évènement scientifique de dimension mondiale qui a été rehaussé par la présence de nombreuses personnalités, dont MM. Mohamed-Salah Hamrid, représentant de la présidence de la République, Noureddine-Yazid Zerhouni, ex-ministre de l'Intérieur, le Pr Boudjemaâ Haïchour, ex-ministre de la Communication, et M. Mounir Bouchenaki, conseiller spécial de la directrice générale de l'Unesco. C'est donc M. Nedjadi Messeguem, représentant du ministère de l'Education nationale, qui a prononcé en premier son allocution d'ouverture en axant son intervention sur le volet pédagogique, affirmant que son secteur a fourni un effort colossal dans la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe qui touche désormais 44 wilayas, contre 11 wilayas en 2011 et le recrutement de 300 enseignants pour cette rentrée scolaire. Prenant la parole, M. Si El-Hachemi Assad, secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) et initiateur de cette manifestation organisée sous le haut patronage du président de la République avec le concours du centre universitaire Belhadj-Bouchaïb et d'Aïn Témouchent, du Centre national de recherche en archéologie et de l'association Numidya-Oran, a indiqué que ce colloque entre dans le cadre du parachèvement de la réhabilitation de l'amazighité en Algérie, évoquant notamment le statut officiel de la langue, la création prochaine de l'Académie algérienne de la langue amazighe et le décret instituant Yennayer fête nationale. "Ces acquis importants de la nation algérienne sont le couronnement d'un long processus pour la reconnaissance de l'amazighité et le résultat des sacrifices consentis par des générations qui se sont succédé. Mais elle est l'expression de la volonté politique confirmée par les dernières décisions prises par le président de la République pour le renforcement des facteurs de l'identité nationale avec ses trois composantes, islamité, arabité et amazighité." Dans son introduction au colloque, le Pr Mohamed El-Hadi Hareche, coordinateur scientifique du colloque, a donné les contours d'un débat qui s'annonce riche. En révélant certaines sources ayant évoqué la rencontre de Siga où Syphax est présenté du côté numide comme un héros brave et vertueux, et par les Romains comme un traître, après son mariage avec Sophonisbe auparavant promise à Massinissa, El-Hadi Hareche s'est posé autant de questions relevant des contradictions des anciens historiens sur cette rencontre qui a réuni les chefs des plus grands Etats, tantôt qualifiée d'officielle, tantôt d'imprévue. La séance d'ouverture a été clôturée par une allocation de Mme Ouinez Labiba, wali d'Aïn Témouchent. Les travaux n'ont débuté que dans l'après-midi avec la programmation de trois communications suivies d'un débat. "Le pays de Syphax" présentée par Abderrahmane Khelifa, docteur des universités, ex-cadre supérieur au ministère de la Culture, "Le royaume massaessyle de Syphax, une expansion de la région du détroit de Gibraltar à la région de Cirta ?" par Virginie Bridoux, docteur en archéologie, directrice de la mission archéologique franco-marocaine de Kouass, chargée de recherche de 1re classe (UMR Paris) et "Répartition et concentration des tribus numides à travers des sources historiques et archéologiques" présentée en langue arabe par Abdelhamid Baïtiche, professeur à l'université de Batna. Rappelons que juste après la cérémonie d'ouverture, M. Si El-Hachemi Assad a animé un point de presse. M. LARADJ