« Le président Abdelaziz Bouteflika est intervenu, hier, pour geler la transaction douteuse portant sur la cession des actions du partenaire espagnol (49%) dans sa filiale algérienne Fertial au profit du groupe ETRHB Haddad. Vraisemblablement, c'est la société mère, Sonatrach qui doit exercer son droit de préemption pour récupérer les actifs de l'espagnol » s'est félicité, hier, Lakhdar Zadi lors de son discours face aux travailleurs de Fertial qui ont observé un sit-in de protestation, a-t-on constaté sur place. Ils étaient plus de 1100 travailleurs des deux unités de Fertial, Annaba et d'Arzew (Oran) à répondre hier matin à l'appel de leur syndicat pour exprimer un refus catégorique contre cette transaction au profit du l'actionnaire minoritaire privé (17%), le groupe ETRHB Haddad. Cette annulation sera annoncée officiellement lors de l'assemblée (AGEX) est convoquée pour aujourd'hui lundi à Alger, révèle-t-on. Ainsi, le président Bouteflika a désavoué son 1er Ministre Ouyahia et exaucé le vœu des travailleurs de Fertial. En effet, bien que Sonatrach et le groupe Asmidal n'aient pas encore renoncé officiellement à leur droit de préemption pour récupérer les actifs du groupe Villar Mir (GVM) en Algérie, Ahmed Ouyahia le 1er ministre et président du conseil de participation économique (CPE) a décidé unilatéralement d'autoriser cette transaction au profit de Ali Haddad. C'est du moins ce qui ressort du contenu d'un échange de correspondances entre les groupes ETRHB Haddad et Francisco Javier Goni Del Cacho, le président du conseil d'administration (PCA) de Fertial. « Sur la base des termes déjà négociés et formalisés par le protocole d'accord du 01/03/2018 et son annexe du 09/06/2018, j'ai l'honneur de porter à votre connaissance que le groupe ETRHB Haddad a obtenu en date du 27/08/2018 l'autorisation de l'état algérien en vue de la cession des 49% des actions de détenues par le GVM au sein du capital social de Fertial/Spa, soit 867 151 actions. (…) outre la cession des actions, il a également validé le contrat de gestion de l'entreprise entre Fertial et Fertibéria » lit-on dans une lettre de Ali Haddad à l'adresse de Javier Goni Del Cacho, le PCA de Fertial. Dans sa réponse à partir de la capitale espagnole Madrid, ce dernier s'est adressé le 11 septembre 2018 aux membres du conseil d'administration de Fertial : « (…) vous nous avez rappelés que l'opération de cession des actions de Fertial envisagée est conditionnée à la renonciation par le groupe Asmidal et Sonatrach, à l'exercice de leur droit de préemption. Dans ce contexte, je vous précise que l'ETRHB nous a informés par un écrit en date du 30/08/2018 de l'accord de l'état algérien, notifié en date du 27 aout 2018 pour la réalisation de la cession d'actions avant le 30 septembre 2018. Compte tenu de l'accord de l'état algérien et de la nécessité de terminer cette opération avant le 30 septembre courant, il a été décidé de convoquer un conseil d'administration pour le 18 septembre et planifier une AGEX pour le 19 septembre 2018 ». Selon des cadres de Sonatrach et d'Asmidal, cette cession est illégale dans la forme et ne peut se concrétiser. « La décision unilatérale du 1erministre Ahmed Ouyahia, notifiée le 27 aout dernier au groupe ETRHB Haddad validant cette transaction ne peut s'opérer sans la renonciation des actionnaires publics» insistent-ils.