Le site archéologique "Rusubikari" dit aussi "Marsa Edadjadj" classé au patrimoine national de Zemmouri El-Bahri (Alger), a été saccagé dans la nuit de dimanche a-t-on appris de sources locales. Selon ces dernières, une plainte a été déposée hier auprès de la brigade de la gendarmerie de Zemmouri, car ces inconnus ont endommagé des pierres archéologiques qui ont été sorties et traitées dans la journée par une équipe d'archéologues qui se trouvent sur les lieux depuis une semaine. "Bien qu'il ait été classé au patrimoine national, le site n'est pas protégé, et il n'existe aucune clôture ni gardiens", a confié notre interlocuteur proche de l'équipe de chercheurs. Et de préciser que "cette mission de protection relève des prérogatives du ministère de la Culture et de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC)", tout en regrettant que de nombreux sites classés soient abandonnés à leur triste sort, à l'exemple du mausolée de Bey Ben Ali dit "Goubat Ehebbah" qui date de l'époque ottomane, détruit en partie par le séisme du 21 mai 2003. D'ailleurs, ce site n'a pas été restauré et les pierres risquent de "disparaître" à jamais à cause de l'absence de clôture. Le site de "ouled Boudhar" à Si Mustapha où a régné au IVe siècle le roi amazigh Frimus est lui aussi abandonné faute de classement et de clôture. Aujourd'hui hormis la Basse-Casbah de Dellys classée au patrimoine universel, de nombreux vestiges importants risquent de disparaître, si aucune mesure n'est prise. "Des opérations d'inventaire des objets découverts notamment ceux composant le mausolée de Frimus doivent être menées en urgence et le site doit être classé immédiatement avant qu'il ne soit trop tard" affirme Rabah Belabbas chercheur et archéologue. Pour rappel, le site de Zemmmouri El-Bahri classé par décret fait l'objet depuis une semaine d'une importante fouille archéologique menée par plus de 40 universitaires et supervisée par cinq docteurs en archéologie. Appelé Rusubikari à l'époque romaine, il fut un "important comptoir de négoce à l'époque des Phéniciens en raison de sa prospérité". Wahab M.