Le directeur de l'éducation et le secrétaire général de l'académie de Béjaïa ont animé, hier, une conférence à la bibliothèque principale communale de Béjaïa, sur le thème "L'année scolaire 2018-2019 : une année pédagogique charnière". Invités du café pédagogique de la ville, les deux conférenciers se sont relayés pour parler de l'école et de la pédagogie. Le directeur de l'éducation a souligné notamment que la pédagogie repose sur la formation des enseignants, les manuels et les programmes scolaires. "La pédagogie réussira si le professeur applique le programme des manuels scolaires, qui sont des supports pédagogiques, afin de transmettre à l'élève le savoir. L'élève n'est qu'une partie du système éducatif", dira-t-il, avant d'enchaîner sur la réforme pédagogique et la gouvernance. "Pour les classes de 1re et 2e AP et 1re AM, la réforme s'appuie sur la compréhension de l'écrit. L'écrit et la prononciation, c'est important. Pour le secondaire, elle s'appuie sur la dialectique des matières scientifiques à transmettre à l'élève", a-t-il souligné, ne manquant pas de mettre en relief l'importance accordée au retour aux repères nationaux algériens comme objectif essentiel dans les réformes du système éducatif. Il s'agit, dira-t-il, de se réapproprier notre identité et d'ouvrir notre école sur l'universalité. Lui succédant, le secrétaire général de l'académie, Bezza Benmansour, dira que "l'école est un sous-système et l'élève est au centre de ce sous-système", soulignant que dans le système-école, "il y a les infrastructures, les ressources humaines et les moyens matériels. Pour faire fonctionner ce sous-système, il y a une réglementation qui l'encadre pour le même objectif". L'intervenant rappellera la charte de l'école portant la loi d'orientation qui encadre la politique éducationnelle. "Dans son premier article, la charte fixe les objectifs par de nombreuses dispositions, et dans son deuxième article, elle définit que "l'école a pour vocation de former un citoyen doté de repères nationaux. C'est-à-dire l'algérianité, la citoyenneté et l'universalité", a-t-il fait noter, ajoutant que "l'école est une affaire de toute la société". Selon Benmansour, les réformes engagées par sa ministre s'articulent autour de trois axes : la réforme pédagogique, la bonne gouvernance et la professionnalisation des enseignants par la formation. S'agissant des carences dans le secteur de l'éducation nationale de la wilaya de Bejaïa, notamment dans les infrastructures, le SG de l'académie signale que "le secteur éducatif n'a bénéficié que de 40 milliards de centimes sur un besoin exprimé par des fiches techniques de 180 milliards de centimes". "Un bon gestionnaire, c'est celui qui sait gérer avec des contraintes", estime-t-il. Dans les débats, le président la Fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa (FAPEWB), M. Touazi, et le président de l'Union des associations des parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa (UAPEWB), M. R. Bedjaoui, ont soulevé, pour le premier, l'absentéisme et le manque de manuels scolaires, la vétusté des établissements scolaires, notamment ceux du premier cycle, pour le second, qui a cité en exemple l'école primaire du village Bouhatem, dans la commune de Toudja, qui menace ruine, mettant la vie des écoliers en danger, et l'importante surcharge des classes de l'école primaire de Sidi-Ali Labher. "Pour l'école primaire de Bouhatem, nous avons dégagé une enveloppe de 500 millions de centimes, mais rien n'a été fait", répond le SG de l'académie. Autrement dit, la balle est dans le camp de l'Apc, comme l'a d'ailleurs soutenu dans sa question M. Bedjaoui, en disant que "les collectivités locales ont abandonné ces écoles primaires". Concernant l'absentéisme et le manque de manuels scolaires, le DE signale que pour l'absentéisme, celui-ci a pris de l'ampleur vers la fin de l'année, mais qu'il va y remédier. Pour les manuels scolaires, le DE soutient mordicus qu'il y en a suffisamment et qu'ils ont été distribués dans les établissements scolaires en août dernier par le CRDDP. L. OUBIRA