Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est revendiqué, à la fois, par le Maroc, qui a annexé le territoire en 1975, et le Front Polisario, qui lutte pour son indépendance. Le Sahara est actuellement le seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial n'a toujours pas été réglé. Un cessez-le-feu est entré en vigueur en 1991, après seize ans de guerre. Un référendum d'autodétermination prévu par l'Onu a été constamment repoussé depuis 1992 en raison de désaccords continus entre Rabat et le Polisario sur la composition du corps électoral. Situé sur la côte atlantique, le Sahara occidental (266 000 km2), riche en phosphate, est un territoire quasi désertique bordé au Nord par le Maroc, au Sud par la Mauritanie et à l'Est par l'Algérie. Sa population s'élève à 300 000 personnes, selon les derniers chiffres disponibles, et plus de 150 000 personnes sont réfugiées dans la région de Tindouf, dans le Sud algérien. En 1975, la Cour internationale de justice de La Haye s'est prononcée pour l'autodétermination de la population du territoire. Cette décision a été suivie par une “marche verte” à l'appel du roi Hassan II, mobilisant 350 000 Marocains pour marquer “l'appartenance” du territoire au Maroc. La même année, un accord a mis fin à la colonisation espagnole et le Sahara occidental a été partagé entre le Maroc et la Mauritanie. En 1979, le Maroc a pris le contrôle total du Sahara, après que la Mauritanie eut renoncé à sa partie du territoire. Plusieurs “murs” de protection ont été édifiés pour arrêter les incursions du Polisario. Le 27 février 1976, le Polisario (créé en 1973) a proclamé la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). Le siège de la présidence de la Rasd ainsi que les instances du Polisario se trouvent dans le Sahara algérien, à Tindouf (1 500 km au sud-ouest d'Alger). La Rasd est dirigée depuis 1976 par le président Mohamed Abdelaziz, également secrétaire général du Polisario. L'admission de la Rasd en 1984 au sein de l'Organisation de l'unité africaine (OUA, devenue Union africaine) a provoqué le départ du Maroc de l'organisation. Selon une étude parue au Maroc en 2002, le nombre des pays qui reconnaissent la Rasd, essentiellement asiatiques et africains, serait passé ces dernières années de 75 à “une quarantaine” actuellement. L'Afrique du Sud a, en revanche, décidé, en septembre 2004, d'établir des relations diplomatiques avec la Rasd. En 2003, l'ancien représentant spécial de l'Onu, James Baker, a proposé un plan de règlement du conflit basé sur une période d'autonomie de cinq ans suivie d'un référendum d'autodétermination sur le statut définitif du territoire. Ce plan, accepté par Alger et le Polisario, a été rejeté par Rabat. Une Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) est déployée depuis 1991.