Lors d'une conférence de presse, le commissaire de ce 9e festival, à savoir le dramaturge Slimane Benaïssa, a annoncé que cette édition sera dédiée à la mémoire de Djamel Allam, et verra la participation de 8 pièces théâtrales d'Algérie, de Tunisie, d'Egypte, d'Irlande… Parmi les nouveautés, la billetterie sera entre 200 et 300 DA. Le public du Festival international du théâtre professionnel de Béjaïa attend avec impatience le début de la manifestation. Il ne sera pas au bout de ses surprises, même si avec la nomination en mai dernier d'un grand nom du théâtre algérien, Slimane Benaïssa en l'occurrence, il devrait s'attendre plutôt à connaître du bon que du moins bon. Bien qu'il doive désormais mettre la main à la poche – le billet coûtera entre 200 et 300 dinars —, le public du théâtre va assurément apprécier la qualité des pièces au programme, qui viennent d'un peu partout. Idem pour les conférences. S'il est vrai que le temps a manqué au commissaire du festival pour concocter un programme, disons consensuel, sa marge de manœuvre est réduite du fait de la baisse du budget accordé à cette édition : 2,5 milliards de centimes. Un budget réduit à la baisse par rapport aux années précédentes et sur lequel il doit déduire 1,2 milliard de centimes pour payer les dettes laissées par son prédécesseur. En gros, le commissaire du festival se contentera de 1,3 milliard de centimes. Heureusement qu'il peut compter sur l'APC et l'APW de Béjaïa, et un certain nombre de sponsors pour faire face aux dépenses prévues. C'est sans doute pour cette raison que l'on a décidé d'en faire un festival de rupture et de transition avec un nouvel esprit. La 9e édition sera dédiée à Djamel Allam. "On va lui offrir le festival, qui aura pour thème générique paroles de femmes", a indiqué Slimane Benaïssa. Et le fil conducteur de cette édition : huit pièces, le combat des femmes ; le titre, prévu d'ailleurs initialement avant d'opter pour paroles de femmes – au pluriel bien que la traduction en tamazight soit au singulier. Erreur de traduction sans doute. Les conférences traiteront de la même thématique en plus approfondi au campus Aboudaou, faculté des lettres et des langues plus précisément. Du point de vue de la structure de cette édition, M. Benaïssa, assisté par Ammar Belhimer, professeur de droit public, essayiste et chroniqueur, et par les autres membres de la commission, a décidé de célébrer un auteur algérien. Cette année il s'agit de l'écrivain et journaliste Arezki Metref avec Splendides exilées, adapté et mis en scène par Catherine Belkhodja, qui a également des "origines algériennes". On a invité une pièce tunisienne Les trois veuves, texte d'Ereel Dorfman, mise en scène et adaptation de Wafaa Taboubi ; une pièce égyptienne Nozha fi ardh al-maaraka (balade sur le champ de bataille), texte de Fernando Arrabal, mise en scène d'Ahmed Fouad. Au programme Le petit boucher, un texte de Stanislas Cotton, mis en scène par Agnès Renaud. Face aux sourires amusés des journalistes – qui n'ont pas manqué de faire le lien avec l'affaire nationale d'El-Boucher – le dramaturge s'est empressé d'indiquer que lorsqu'il avait coché la pièce, l'affaire en question n'avait pas éclaté. Au programme aussi Une histoire irlandaise, écrite et interprétée par Kelly Rivière, "qui a eu un succès énorme au festival d'Avignon" – et il a été très difficile de l'avoir. Pour la production nationale, qui a son festival – avait tenu à préciser Slimane Benaïssa –, on a retenu la pièce de Skikda, Mabkat Hadra, produite et mise en scène par Mohamed Cherchal ; la pièce a eu le premier prix lors du festival national du théâtre professionnel. On fera de même à partir de la 10e édition pour la production en tamazight. Celle qui sera consacrée au festival du théâtre amazigh sera programmée à la prochaine édition. M. Ouyougoute