À l'instar de la Hongrie, la Pologne devrait dire "Non" au Pacte migratoire de l'ONU qui sera formellement entériné en décembre au Maroc, a déclaré hier le ministre polonais de l'Intérieur Joachim Brudzinski. "Je vais recommander au Premier ministre Mateusz Morawiecki de nous retirer du pacte Global Compact for Migration (GCM, Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulée)", a twitté M. Brudzinski depuis Lyon où il participe à une rencontre du groupe dit G6 des ministres de l'Intérieur des six plus grands pays de l'Union européenne. "Le projet du pacte n'apporte pas de garanties de sécurité pour la Pologne. Il risque aussi d'encourager des migrations illégales", a écrit ce membre influent du Parti conservateur au pouvoir en Pologne qui refuse fermement de participer à l'accueil d'une partie des réfugiés arrivant en Grèce et en Italie. Cette position a exposé Varsovie aux critiques de nombreux partenaires européens. "Le pacte GCM est en contradiction avec les priorités du gouvernement polonais que sont la sécurité des citoyens polonais et le maintien du contrôle sur les flux migratoires", a insisté M. Brudzinski. En septembre, Budapest a annoncé son opposition au Pacte migratoire de l'ONU qui va "à l'encontre de l'intérêt national de la Hongrie". Les pays de l'ONU, à l'exception des Etats-Unis, ont approuvé en juillet la création d'un Pacte mondial non contraignant sur les migrations. Considéré comme le premier document international sur la gestion des migrations, le Pacte doit être formellement entériné lors d'un sommet à Marrakech les 10 et 11 décembre. Il recense une série de principes -défense des droits de l'homme, des droits des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale, etc.- et comprend un catalogue de mesures pour aider les pays à faire face aux migrations: améliorer l'information, mesures pour mieux intégrer les migrants, échange d'expertises... Le nombre de migrants dans le monde est estimé à 258 millions, soit 3,4% de la population mondiale. R. I./Agences