Le festival a démarré dimanche avec la programmation de H'zem El-Ghoula, une pièce mise en scène en 1989 par Abdelmalek Bouguermouh, et dont la nouvelle version est signée Mouhoub Latrèche. La soirée s'est entre autres poursuivie avec un hommage à Sid-Ahmed Agoumi. Les monuments du théâtre algériens Slimane Benaïssa et Sid-Ahmed Agoumi se sont retrouvés avant-hier sur les planches du théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. Le premier en tant que nouveau commissaire de ce 9e festival international de théâtre de Béjaïa, (nommé au pied levé en mai dernier), le deuxième en tant qu'invité d'honneur. La nouvelle touche de Slimane Benaïssa consiste à honorer un artiste à chaque nouvelle édition de son vivant, en signe de reconnaissance pour son talent et son parcours. "Les artistes, on doit les reconnaître de leur vivant dans un hommage plutôt amical. Quant aux artistes décédés, ils ont droit à des hommages officiels à titre posthume", avait déclaré le commissaire du festival lors de la conférence de presse tenue le 4 octobre au TRB. Le festival a démarré dimanche en début de soirée, avec la programmation de H'zem El-Ghoula, une pièce résonante mise en scène en 1989 par Abdelmalek Bouguermouh, quelques mois avant sa disparition. La nouvelle version bonifiée de la pièce est signée Mouhoub Latrèche, qui en a fait une comédie adroitement pimentée et drôle. La musique est signée Bazou. Adaptée de La quadrature du cercle, de l'écrivain et dramaturge russe Valentin Kataïev, H'zam El-Ghoula a assurément enthousiasmé le public, heureux de renouer avec le théâtre. Auparavant, le public a écouté quasi religieusement le discours du nouveau commissaire où il a d'emblée insisté pour dire : "Nous tenons à ce festival pour deux raisons essentielles : la première est que le théâtre est le lieu où convergent toutes les expressions artistiques : écriture, musique, danse, architecture, peinture ; il est ce lieu de convergence nécessaire à la cohésion de toute société." La deuxième raison, ajouta Slimane Benaïssa, est qu'il se déroule à Béjaïa "qui, par son histoire, a fait converger et a unifié d'innombrables expériences humaines et culturelles". Et de s'engager : "Il est de notre devoir en tant qu'artiste et homme de théâtre d'apporter à cette ville l'activité culturelle qu'elle mérite et surtout qui est nécessaire à son développement éthique, moral et culturel." Il va sans dire, soulignera le commissaire du festival, que "les visions culturelles peuvent être multiples et divergentes, l'histoire a prouvé que les peuples qui avancent sont ceux qui trouvent dans leur pluralité le fil qui unit tout en protégeant leurs différences. Ce festival est un des actes parmi d'autres qui vont dans ce sens et nous œuvrons dans ce sens". Les pièces retenues pour cette 9e édition dédiée à Djamel Allam – dont le 40e jour de son décès sera commémorée le 25 octobre – devaient être au programme à partir de lundi soir. La première représentation s'intitule Les trois veuves, texte d'Errel Dorfman, la mise en scène et l'adaptation est de Wafaa Tabouri. La représentation devrait être suivie le lendemain, à partir de 10h au TRB, d'un café-théâtre avec la troupe. M. Ouyougoute