Les intervenants à la 2e assemblée générale du mécanisme de l'Union africaine de coopération policière (Afripol) ont plaidé, hier à l'hôtel El-Aurassi Alger, sur la nécessité de déployer le plan d'action de cette organisation avant la fin de l'année en cours. Lors de l'ouverture des travaux, le président d'Afripol, et néanmoins directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le colonel Mustapha El-Habiri, a indiqué qu'"Afripol a atteint un niveau de maturité qui lui permet de déployer son plan d'action qui nécessite une totale coordination entre toutes les organisations policières africaines. Aujourd'hui, Afripol fait partie de l'architecture mondiale de la lutte contre le terrorisme et le crime transfrontalier". Pour M. El-Habiri, cette urgence est dictée par "l'impact de la criminalité transnationale et le terrorisme sur la bonne gouvernance, sur la paix et la sécurité", affirmant que les pays membres d'Afripol devront "fédérer l'ensemble de leurs capacités tendant à créer une alliance solide et pérenne entre les chargés de l'application de la loi, d'une part, et les secteurs public et privé, d'autre part, à même de lutter efficacement contre l'évolution accrue de la criminalité organisée". Pour le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, "cette deuxième assemblée constitue un virage décisif pour le déploiement de la police africaine sur les plans opérationnel, tactique et stratégique. Il est temps de passer au cap de la concertation car le terrorisme continue de semer la mort en Afrique et la radicalisation se greffe au discours de la violence pour menacer la paix et la sécurité du continent". Relevant que le continent africain est miné par l'immigration clandestine, la traite humaine, la cybercriminalité, le trafic d'armes, le trafic de drogue et de psychotropes, notamment dans les pays en conflit, M. Bedoui a souligné qu'"Afripol est appelé à faire face à des défis et des menaces majeurs". Présent aux travaux de cette seconde session, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui, a estimé que "les pays africains n'ont d'autre choix que de mieux s'organiser dans un cadre de concertation, comme Afripol, pour faire face aux menaces qui risquent de mettre en péril la paix, la sécurité et l'économie du continent", affirmant que "les groupes armés et les réseaux organisés continuent de spolier les richesses naturelles du continent. C'est une évidence, le crime organisé et le terrorisme ont atteint leur paroxysme". Le même constat a également été dressé par le secrétaire général de l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol), Jürgen Stock, qui a estimé que seule une interopérabilité entre les organisations policière pourrait faire barrage au terrorisme, à l'extrémisme violent, à la criminalité émergeante et à la cybercriminalité. Du reste, cette deuxième session permettra aux experts de définir les priorités stratégiques que devra adopter Afripol à court et à moyen termes et d'établir une série de recommandations pour établir une feuille de route pour l'année 2019. FARID BELGACEM