Lors de son discours d'ouverture de la session ordinaire du conseil national de l'UDR (Union démocratique républicaine) tenue, jeudi et vendredi au Centre international de la jeunesse de Sidi-Fredj, Amara Benyounès, SG du parti, a évoqué l'amnistie générale dont il dit approuver le principe. “L'UDR est convaincue qu'une amnistie générale est sinon, souhaitable, du moins incontournable”, a indiqué Amara Benyounès. Il a reconnu, néanmoins, que la direction de l'union détient très peu d'informations sur le projet parrainé par le président de la République. “Nous laissons le soin aux juristes et aux spécialistes du droit d'en débattre les aspects techniques. Pour notre part, nous avons un seul préalable et il est de nature politique”. Pour le premier responsable de l'UDR, l'amnistie générale ne doit, en aucun cas, donner l'occasion aux intégristes, qui ont mis le pays à feu et à sang pendant toute une décennie de se refaire une virginité politique. “Nous refusons de voir la défaite militaire du terrorisme se transformer en victoire politique de l'islamisme. Si nous le disons haut et fort, c'est parce que nous sommes conscients que la tentation pour ce faire existe”. Amara Benyounès a cité pour exemple une récente sortie médiatique du chef de l'AIS, Madani Mazrag. Il a fustigé, dans la foulée, les ONG internationales, plus précisément Amnesty International. Sur un autre plan, le secrétaire général de l'UDR a relevé la fragilité de l'alliance présidentielle, dont les trois partis membres n'arrivent pas, de son avis, à accorder leurs violons. Sans le citer nommément, il a traité le MSP de “demi-pensionnaire dans le gouvernement”, en ce sens qu'il ne s'embarrasse pas de critiquer les actions de l'équipe d'Ahmed Ouyahia à laquelle il appartient. Il met le cap sur les élections législatives et locales, dont les plus lointaines sont programmées pour l'an 2007. “C'est à l'issue des prochaines élections que nous prouverons notre poids dans l'échiquier politique”, a soutenu le conférencier. Avant d'arriver à cette conclusion, il a évidemment fait une longue digression sur la Kabylie, qui n'est pas encore, de son avis, sortie d'affaire. “La situation dans cette région s'est dégradée de telle manière qu'il est illusoire de focaliser l'attention sur le départ des “indus élus” et l'organisation d'élections locales anticipées”. Il a appelé, en conséquence, encore une fois, à l'organisation d'élections générales anticipées à l'échelle nationale. S. H.