Dans une allocution prononcée à l'ouverture de la cinquième session ordinaire du conseil national de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), tenue, jeudi, au siège de l'UGTA, à Alger, le secrétaire général, Amara Benyounès, a dressé un réquisitoire contre le chef du gouvernement. D'emblée, le SG de l'UDR réaffirme sa position hostile quant à la nomination de M. Belkhadem à la tête de l'Exécutif. « Nous sommes contre la nomination de Belkhadem, non en tant que personne, mais contre le projet qu'il porte », dira, sans équivoque, M. Benyounès. Enchaînant sur la question des salaires, il estime que le chef du gouvernement « ne pourra pas » augmenter les salaires, en qualifiant M. Belkhadem de « populiste ». « Malgré l'aisance financière, le chef du gouvernement ne peut pas augmenter le SNMG d'une manière substantielle, car l'économie du pays demeure toujours une économie de rente », argumente le SG de l'UDR. Sur un autre plan, M. Benyounès a critiqué l'approche de M. Belkhadem sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. « Nous sommes contre le prolongement de la réconciliation nationale au-delà du mois d'août », explique le SG de l'UDR, en ajoutant, à ce sujet, que l'Etat algérien est allé le plus loin possible et ne peut, donc, faire plus. Pour M. Benyounès, les manœuvres de M. Belkhadem visent la réhabilitation du FIS dissout, alors que son dossier est clos. Abordant un autre chapitre, le SG de l'UDR déclare que le FLN veut réviser la Constitution, comme si « nous n'avons pas d'autres chat à fouetter ». En effet, pour l'UDR, cette révision constitutionnelle « n'est pas une urgence » et le défi actuel du pays réside dans le développement économique et social. « Le problème en Algérie n'est pas dans le régime, mais c'est de savoir si nous sommes dans une démocratie ou non », explique, encore, le SG de L'UDR. Pour lui, le seul pays démocratique, qui a opté pour le régime présidentiel, sont les Etats-Unis, qui restent une exception, et ce, pour des raisons historiques. Qualifiant, donc, le régime présidentiel de « révolu », M. Benyounès soutient que l'ensemble des pays démocratiques ont tendance à adopter le régime parlementaire ou, le cas échéant, semi-parlementaire. Le SG de l'UDR fait remarquer une volonté du retour du parti unique marquée par l'hégémonie du FLN sur la scène politique. Une situation favorisée, selon lui, par l'effacement des partis démocrates. L'UDR réitère son appel pour la création d'un pôle républicain pour s'engager dans les élections de 2007. Pour ce qui est du refus du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales d'agréer l'UDR, M. Benyounès qualifie cette attitude de « politique » à l'encontre d'un parti qui « dérange » autant les partis islamistes que les démocrates. « Les partis démocrates optent souvent pour le boycott des élections, alors que l'UDR pense qu'il est nécessaire de s'impliquer dans tout échéance électorale », a conclu M. Benyounès.