Les pays membres de l'Union africaine, qui ont participé à la 2e Assemblée générale du mécanisme de coopération policière africaine (Afripol), ont adopté, hier à l'hôtel El-Aurassi, à Alger, 17 recommandations issues des travaux des ateliers et des auditions des représentants de ses institutions sécuritaires. Dans son allocution de clôture, le président d'Afripol et directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le colonel Mustapha El-Habiri, a révélé que "ces recommandations sont le fruit d'une concertation et d'une vision commune entre les participants à cette assemblée générale", soulignant qu'Afripol nécessite le développement d'initiatives innovantes pour renforcer le partenariat entre les pays membres de l'UA et instaurer une solidarité active. Pour le DGSN, Afripol devra s'adapter pour assurer une coopération sécuritaire permanente entre les Etats membres de l'UA, notamment pour concrétiser dans les délais impartis du plan d'action, dont la priorité est la lutte antiterroriste dans le continent noir, et ce, en coordination avec les organisations policières internationales. Lors de son intervention, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui, a révélé que parmi ces recommandations figurent la modernisation des services de police à l'ère du numérique, la coopération directe et permanente avec l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol) avec la signature d'une convention en janvier 2019, en sus de l'installation de 40 bureaux de liaison pour Afripol et la généralisation du système Afsicom qui permettra aux policiers africains d'être en contact permanent. "Ces recommandations visent à installer un climat de confiance entre les polices africaines. Avec le déploiement de ces moyens recommandés, Afripol va émerger à l'international, d'autant qu'elle a le soutien d'Interpol et d'autres organisations policières", a indiqué M. Chergui. Celui-ci révélera que d'autres conventions de coopération policière suivront durant l'année 2019 pour étoffer les liaisons avec les polices du monde entier. En ce sens, il a révélé que trois groupes de travail ont été installés à l'issue de cette assemblée générale pour entamer un plan d'action orienté vers la lutte contre le terrorisme, la cybercriminalité et le crime transfrontalier qui nourrit les nébuleuses terroristes aux frontières. En plus de la ressource humaine, les experts ont recommandé une représentation plus élevée de l'élément féminin au sein d'Afripol, alors que d'autres groupes de travail s'attellent à désigner les grandes écoles de formation des policiers, afin de leur accorder un statut de pôle d'excellence. Du reste, M. Chergui a indiqué qu'"Afripol a besoin du soutien des experts spécialisés dans la sécurité. Cette assemblée générale constitue une étape très importante pour les pays membres de l'Union africaine à la recherche de la paix et de la stabilité". Au plan organisationnel, les participants ont souligné à l'unanimité le succès des travaux de cette deuxième assemblée générale d'Afripol qui avaient débuté lundi à Alger pour permettre un échange de vues et d'expériences sur la lutte contre la criminalité transnationale organisée, l'immigration clandestine, les réseaux de passeurs et la traite humaine, mais aussi le financement du terrorisme et ses relais dévastateurs. FARID BELGACEM