Le sociologue d'origine algérienne Azzouz Begag, nommé, jeudi dernier, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, est né en France dans la banlieue lyonnaise en 1957. Il est titulaire d'un doctorat en économie de l'Université de Lyon II et mène de front deux carrières : sociologue et romancier. Chercheur au CNRS et à la Maison des sciences sociales et humaines de Lyon depuis 1980, il est spécialiste en socio-économie urbaine : son travail porte largement sur la mobilité des populations immigrées dans les espaces urbains. Azzouz Begag a publié une vingtaine de livres, dont la plupart ont pour sujet les différents problèmes auxquels sont confrontés les jeunes d'origine maghrébine, pris entre deux cultures aussi bien qu'entre tradition et modernisme : pauvreté, racisme, chômage, autodestruction, désespoir. Dans la plupart de ses romans, qu'ils soient de nature autobiographique ou non, Azzouz Begag prend la défense des “beurs”, valorise leur culture d'origine et leur propose des modèles positifs d'identité. Dans les Chiens aussi (1995), il exprime le profond désir de révolte de ces jeunes. Le Gone du Chaâba, l'un de ses premiers romans édité par Le Seuil (1986), est un roman autobiographique qui évoque en partie sa vie d'enfant ou “gone” dans la banlieue de Villeurbanne, près de Lyon. Auteur prolifique, Azzouz Begag a également publié Béni ou le Paradis privé (1989), un livre tendre, chaleureux et humoristique au sujet d'un jeune Français de seize ans, d'origine maghrébine qui fait l'expérience du racisme. R. N./APS