L'action illégale visant à déchoir, vaille que vaille, le président de l'APN, menée par les députés de la majorité parlementaire, a fait réagir les partis de l'opposition, notamment le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), et le Mouvement de la société pour la paix (MSP). Le RCD n'hésite pas à dénoncer un "coup d'Etat sous couvert de l'annonce d'une vacance du poste de président", en l'occurrence Saïd Bouhadja, déclaré persona non grata par les partis de la majorité parlementaire. "Des députés s'apprêtent à commettre un coup d'Etat à l'Assemblée nationale sous couvert de l'annonce d'une vacance du poste de président", écrit sur sa page Facebook le président du RCD, Mohcine Belabbas, non sans qualifier les meneurs de cette fronde illégale de "hors la loi, sans aucune autorité". De l'avis de M. Belabbas, "s'il venait à être toléré, voire validé, ce renversement du président de l'Assemblée nationale de façon illégale, par des individus hors la loi et sans aucune autorité, marquera une nouvelle étape de la dérive autoritaire des clans dominant à l'intérieur du système". Et d'alerter, par conséquent : "Aucun citoyen ne peut accepter une telle dérive et aucune raison ne peut justifier un tel acte parce qu'un coup d'Etat est un coup d'Etat." S'exprimant également via Facebook, le président du MSP, Abderrezzak Makri, lance, à ce titre, un appel au peuple pour "assumer sa responsabilité et ne pas rester spectateur", afin, dit-il, d'empêcher l'effondrement de l'Etat algérien. Cet Etat qu'il estime déjà "gravement malade" et que la crise de l'APN ne serait, selon lui, que le "symptôme de la maladie plus profonde gangrénant l'Etat". Estimant "insuffisant" le travail que font les partis, les personnalités politiques et bien d'autres militants et activistes pour éviter l'effondrement de l'Etat, M. Makri appelle, désormais, le peuple à s'impliquer dans la "lutte politique pacifique" pour sauver le pays d'une dérive certaine. "Ce que font les partis et les personnalités politiques et les militants pour résister et empêcher l'effondrement de l'Etat s'est avéré insuffisant. Au vu de l'évolution de la situation, le peuple doit assumer sa responsabilité et ne pas rester spectateur jusqu'à ce que le toit tombe sur nos têtes. Le peuple doit adhérer à la lutte politique pacifique contre cette dérive qui menace l'Etat et la patrie", a martelé le chef du MSP, tout en exhortant les patriotes honnêtes et intègres parmi les élus, les politiciens et les acteurs de la société civile, à unifier leurs rangs. M. Makri ne rate pas l'occasion pour dénoncer le comportement "immoral et illégal" des députés de la majorité pour avoir eu recours, rappelle-t-il, à l'utilisation de chaînes, la fermeture de la route et la violence verbale lors de leur action, très peu civique, afin d'empêcher Saïd Bouhadja d'accéder à l'APN. Farid Abdeladim