La décision des députés de la majorité qui composent le bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) de déclarer la «vacance» du poste de président suscite la colère de l'opposition. De nombreux responsables de partis siégeant à la Chambre basse du Parlement ont, en effet, exprimé leur indignation face à cette situation. C'est le cas du président du RCD, Mohcine Belabbas, qui évoque une dérive. «Des députés s'apprêtent à commettre un coup d'Etat à l'Assemblée nationale sous le couvert de l'annonce d'une vacance du poste de président. S'il venait à être toléré, voire validé, ce renversement du président de l'Assemblée nationale de façon illégale par des individus hors la loi et sans aucune autorité marquera une nouvelle étape de la dérive autoritaire des clans dominants à l'intérieur du système», écrit-il sur sa page Facebook. Selon lui, il s'agit là d'un véritable coup d'Etat. «Aucun citoyen ne peut accepter une telle dérive et aucune raison ne peut justifier un tel acte, parce qu'un coup d'Etat est un coup d'Etat», dénonce-t-il. Le président du MSP, Abderrazak Makri, abonde dans le même sens. Pour lui, Saïd Bouhadja est «victime d'un coup d'Etat». «Le Conseil constitutionnel doit intervenir», lance-t-il. Et d'ajouter : «Le comportement des députés de la majorité est une atteinte flagrante à la Constitution.» Dans un communiqué rendu public dans la matinée, le MSP a vigoureusement dénoncé «le cirque politique qui se déroule depuis deux jours à l'APN». Ce parti qualifie même «d'immoral et d'illégal» le comportement de ces députés qui réclament la tête du président de l'APN. La décision du bureau de la Chambre basse du Parlement est, selon Sadek Slimani, chef du groupe parlementaire du FFS, «un non-sens». «Du point de vue de la réglementation, c'est un non-sens. Il n'y a aucun article du règlement intérieur qui parle de la vacance du poste de président en dehors de deux cas : décès ou démission», déclare-t-il à TSA, assurant que le président de l'APN, Saïd Bouhadja, peut lui aussi «faire appel à un huissier de justice pour faire un PV sur sa présence sur les lieux». «Le Conseil constitutionnel va-t-il siéger sur un tel cas, après bien sûr consultation de la commission juridique de l'APN ?» se demande-t-il. Sadek Slimani regrette, au passage, cette situation. «C'est malheureux. On est devenu la risée. Ils auraient pu régler le problème autrement», lance-t-il.