Lorsque le défenseur annabi Lyès Chetti est venu signer, en juin 2017, un contrat pro d'une durée de trois ans au profit de la JS Kabylie, ça avait tellement jasé du côté des supporters kabyles qui ne misaient pas gros sur cet illustre inconnu de 21 ans qui portait, à l'époque, les couleurs du club amateur de l'US Chaouia. Il est vrai que les "ultras" kabyles, qui ont toujours exigé de grosses pointures, ne pensaient pas que ce jeune blondinet était capable de rivaliser, au poste de défenseur de couloir gauche, avec l'international Houari Ferhani qui était un titulaire en puissance au sein de l'arrière-garde kabyle. "Je n'ai pas peur de la concurrence, car je connais mes qualités", avait avoué aussitôt Chetti à de nombreux journalistes, et ce, au moment où il s'apprêtait à entamer le premier stage de préparation estivale dans la station climatique de Tikjda sous la houlette du tandem Rahmouni-Moussouni. Eh bien, l'avenir lui a finalement donné raison, car l'ancien défenseur chaoui n'a pas tardé à s'intégrer et à se faire adopter au niveau de l'effectif kabyle, et ce, pour travailler dur jusqu'à concurrencer sérieusement Ferhani. Certes, Chetti fut souvent barré par ce dernier, mais voilà qu'il profita judicieusement des nombreuses absences de son aîné qui était souvent blessé, la saison passée, pour s'imposer aisément au sein de l'échiquier kabyle, lui qui, sous la direction de l'entraîneur-miracle, Youcef Bouzidi, fut pour beaucoup dans la lutte au maintien parmi l'élite, mais aussi il s'illustra dans la belle aventure de la JSK en Coupe d'Algérie où les Canaris avaient réussi, rappelons-le, à éliminer le MCA, grand favori de l'épreuve, en demi-finale à Constantine pour s'incliner finalement en finale, le 1er mai 2018 au stade du 5-Juillet, face à l'USMBel-Abbès (2-1). "Lorsque je suis arrivé à Tizi Ouzou, tous les dirigeants et les joueurs kabyles m'ont très bien accueilli, ce qui a facilité mon intégration et m'a encouragé à travailler dur pour relever un gros défi", se souvient encore Lyès Chetti qui a encore profité du départ de Ferhani, cette année à Sétif, pour saisir pleinement sa chance et laisser éclater un talent pur pour prendre son envolée fantastique sous la direction du nouvel entraîneur français, Franck Dumas. Non content de tenir vaillamment son rôle de défenseur pratiquement infranchissable, Chetti excelle aussi dans les montées offensives où il réussit souvent à semer la zizanie dans le camp adverse et à se permettre même le luxe d'inscrire des buts de toute beauté, le dernier en date étant ce véritable chef-d'œuvre réussi le 15 septembre passé au stade de Bologhine face au MCA (5-0) où il se permit l'audace de slalomer sur toute la longueur du terrain pour s'en aller crucifier l'infortuné gardien algérois Farid Chaâl à la 70' de jeu. "C'est vrai que je sens que cette année est la bonne pour moi, car j'ai beaucoup progressé au sein de ce grand club qu'est la JSK, et j'ai réellement pris confiance au sein d'une véritable bande de copains qui jouent, cette saison, sans pression et pratiquent du beau football", nous confie Lyès Chetti, qui, à 23 ans, est parvenu à se faire un nom en terre kabyle, là où des défenseurs de renom comme les Iboud, Adghigh, Larbès, Meghrissi, Rahmouni, Sadmi, Belkalem et autres Ferhani ont réussi à s'imposer dans le gotha du football algérien jusqu'à mériter l'honneur de porter le maillot sacré de l'équipe nationale d'Algérie. "Qu'on me laisse jouir pleinement de cette saison euphorique de ce club prestigieux qu'est la JSK, dont je suis fier de porter les couleurs, et j'ai tout le temps de penser ensuite à la sélection", conclut Chetti qui est devenu, en l'espace d'une saison à peine, l'idole des milliers de supporters kabyles, et ce, au même titre que son ancien coéquipier et excellent défenseur axial de l'US Chaouia, Abdelghani Khiat qui est passé, lui aussi, par la JSK, avant de faire le bonheur du NAHD depuis deux saisons déjà ! Mohamed Haouchine